Dossier d’œuvre architecture IA53002950 | Réalisé par
Foisneau Nicolas
Foisneau Nicolas

Chercheur à l'Inventaire général, au service puis direction du Patrimoine du Conseil départemental de la Mayenne, de 2001 à 2020.

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Davy Christian
Davy Christian

Chercheur au service Patrimoine de la Région Pays de la Loire

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  • inventaire topographique
Moulin à farine et moulin à tan - la Motte, Saint-Jean-sur-Erve
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes d'Erve-et-Charnie - Sainte-Suzanne
  • Hydrographies l' Erve
  • Commune Saint-Jean-sur-Erve
  • Lieu-dit la Motte
  • Cadastre 1842 F 160, 161  ; 1982 ZL 97, 98
  • Dénominations
    moulin à farine, moulin à tan
  • Parties constituantes non étudiées
    remise, étable à chevaux, puits

Le lieu-dit de la Motte est, d'après Angot, attesté en 1403 sous le nom de la Motte de Coutesson. Il était le siège d'un fief vassal de la seigneurie de Thorigné. Les cartes de Jaillot (1706) et de Cassini (vers 1760) n'y localisent qu'un moulin. Aucune trace de motte ne subsiste aujourd'hui. En 1844, le moulin comportait deux roues. L'une faisait tourner une paire de meules. L'autre assurait alternativement le fonctionnement d'une seconde paire de meules et d'un tournant à tan. En 1860, l'installation semble avoir été modernisée : la première roue entraîne deux paires de meules, la seconde trois pilons à tan. La fin de la production du tan n'est pas datée. L'activité meunière semble s'être arrêtée entre 1911 et 1921, lorsque Elie Bourdin et sa famille ont quitté le moulin et ont été remplacés par la veuve Louise Lemoine et ses filles. Les roues et les machines ont été supprimées. Les deux bâtiments figurent sur le plan cadastral de 1842. Le moulin peut remonter au XVIe siècle ou au XVIIe siècle s'il est contemporain de l'ancienne porte, située sur la façade sud à l'extrémité est, qui donnait accès à la partie logis du bâtiment. Il a été fortement remanié dans la deuxième moitié du XIXe siècle : la charpente a été entièrement reconstruite et les murs peut-être abaissés ; les ouvertures de la façade nord ont été refaites ; le coursier ouest a été rétréci et son ouverture d'aval redessinée ; une porte haute a été réalisée au centre de la façade sud ; la partie du mur situé au-dessous a été complètement reprise, ce qui a entraîné une modification de la sortie du coursier est. La remise située à l'extrémité ouest du moulin date du XVIIe siècle ou du XVIIIe siècle. L'actuel logis a été remanié dans la deuxième moitié du XIXe siècle (ouvertures). Dans les années 1960 ou 1970, il a été modernisé et sa partie est, qui servait d'étable à chevaux, a été convertie en pièce d'habitation.

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle

L'ancien moulin à farine et à tan de la Motte comprend deux bâtiments. Le bâtiment de production, de plan rectangulaire allongé, est situé sur un canal d'environ 350 mètres dérivant de l'Erve. Il est couvert d'ardoises mais se prolonge à l'ouest par une remise dont la toiture est en tuiles plates. Son élévation nord, du côté amont, est réalisée en moellons de grès, mêlés à quelques moellons plus clairs sans doute de calcaire marbrier. Sa maçonnerie semble laisser apparaître des traces de reprise, notamment au-dessus de la voie d'eau est et à droite de la porte centrale, où les moellons de grès sont plus gros. Les linteaux, les piédroits et les appuis des ouvertures de cette façade sont tous en pierre de taille de calcaire marbrier, à l'exception de ceux de la porte située à l'extrémité droite. La maçonnerie de l'élévation sud est plus composite encore, du fait des modifications opérées dans les ouvertures. Elle est principalement en grès, avec moins de moellons clairs qu'au nord. La partie du mur située sous la porte haute est en grès foncé. Les baies, pour la plupart bouchées, sont majoritairement à linteaux et appuis de bois, ce qui rend difficile leur datation. Trois se distinguent : la porte haute, à arc en plein-cintre en brique et appui en calcaire marbrier taillé ; l'ancienne porte située à l'extrémité droite dont l'arc segmentaire est constitué de pierres en grès roussard, grès et grès clair ; la petite fenêtre qui se trouve à sa gauche, dont les piédroits sont en tufeau et le linteau et l'appui en grès. Ces deux dernières baies devaient à l'origine éclairer un logis, ce que confirme la présence sur le mur-pignon est de deux cheminées superposées. L'existence d'une cheminée sous le comble prouve que le bâtiment disposait d'un étage. Les deux coursiers s'ouvrent en amont par des arcs irréguliers, approximativement segmentaires, formés de moellons. La voie d'eau ouest a été fortement rétrécie : les deux murs qui l'encadrent, dont l'un à l'est dédouble un mur plus ancien en grès qui monte jusqu'au faîte, sont construits en gros moellons de calcaire marbrier. Leur base, le trou de l'axe de la roue, et la sortie du coursier sur le mur sud, dont l'arc cintré est formé de voussoirs passant un sur deux, sont en pierres de taille de calcaire marbrier. L'ancien coursier était deux fois plus large : une partie de son arc de sortie, constitué de moellons de grès réguliers, mais non de pierres de taille, se distingue bien, à l'extérieur comme à l'intérieur. Le coursier est est délimité à l'ouest par un mur de faible épaisseur. Son mur est, en gros moellons de grès est par contre très épais. Son angle au sud est chaîné à la base. Peu de traces subsistent à l'intérieur de la disposition des machines, toutes disparues : le plancher du comble est renforcé à l'est de la cage de la roue est, à l'endroit où il supportait les deux paires de meules dont deux trous circulaires indiquent l'emplacement. Il est légèrement surélevé au-dessus des coursiers. Le comble est séparé en deux espaces. Le plus vaste à l'est dispose d'une charpente du type à potence. Le second d'une charpente du type à ferme et à panne, avec faux entrait. La remise est construite en moellons de grès foncé. Sur son élévation nord subsiste la trace d'une porte bouchée à linteau de bois. La grande porte actuelle, en partie encadrée de moellons de calcaire marbrier date d'un remaniement. Les baies de l'élévation sud sont entièrement entourées de bois. La charpente est du type à ferme et à panne, avec des contrefiches. L'une des fermes est du type à ferme et à panne sous chevron porteur. Le second bâtiment contient l'actuel logis. Son toit est en ardoise. Ses façades sont crépies. Les portes, haute et basse, et les fenêtres de la partie ouest sont en pierre de taille de calcaire marbrier. La partie est, ancienne étable à chevaux, est percée d'ouvertures en béton et en gros moellons de calcaire marbrier. Un puits voûté se trouve à l'est du logis.

  • Murs
    • grès moellon sans chaîne en pierre de taille
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille
    • moellon sans chaîne en pierre de taille crépi
  • Toits
    ardoise, tuile plate
  • Étages
    en rez-de-chaussée, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Énergies
    • énergie hydraulique
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à étudier

Moulin très remanié au 19e siècle, qui conserve des traces importantes de ses dispositions antérieures. Le logis sans doute d'abord attenant au moulin a été déplacé dans un bâtiment indépendant avant 1842.

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Mayenne : E dépôt 169 3 O 2. Préfecture de la Mayenne. Règlement administratif du moulin de la Motte à Saint-Jean-sur-Erve. Arrêté du 29 juillet 1880.

  • Archives départementales de la Mayenne : 6 M 397. Recensement de la population de Saint-Jean-sur-Erve.

    1911, 1921
  • Archives départementales de la Mayenne ; P 318. Carnet portatif pour l'inscription des renseignements recueillis par le contrôleur sur les établissements industriels imposables aux droits de patentes, sans égard à la population. Canton de Sainte-Suzanne. [1844].

  • Archives départementales de la Mayenne ; P 318. Contribution des patentes. Carnet des établissements industriels situés dans les communes de la perception de Vaiges, 1860-1872.

  • Archives départementales de la Mayenne : Q 543. Extrait du registre du directoire du district d'Evron, département de la Mayenne. Revenus de l'abbaye d'Evron. 16 mai 1791.

  • Archives départementales de la Mayenne : S 575. Saint-Jean-sur-Erve. Règlement du moulin de la Motte  : procès-verbal de visite des lieux et projet de règlement. 1880.

Bibliographie

  • ANGOT, Alphonse-Victor (abbé), GAUGAIN, Ferdinand (abbé). Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval : A. Goupil, 4 vol., 1900-1910.

    t. 3, p. 135
  • MAITRE, Léon. Dictionnaire topographique de la France comprenant les noms de lieux anciens et modernes. Mayenne. Paris : Imprimerie nationale, 1878.

    p. 229

Périodiques

  • GUILLOREAU Léon (Dom). Fragments d'un obituaire de la chartreuse du Parc d'Orques-en-Charnie. Revue historique et archéologique du Maine, 1900, t. 47.

    p. 167

Documents figurés

  • Saint-Jean-sur-Erve. Règlement du moulin de la Motte  : plan parcellaire ; profils en long et en travers et dessins des ouvrages régulateurs / dessinés par J. Legras. 1880. 3 dess. : encre et aquarelle sur calque marouflé sur toile. (Archives départementales de la Mayenne : S 575).

Date(s) d'enquête : 2003; Date(s) de rédaction : 2003
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Mayenne
Foisneau Nicolas
Foisneau Nicolas

Chercheur à l'Inventaire général, au service puis direction du Patrimoine du Conseil départemental de la Mayenne, de 2001 à 2020.

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Davy Christian
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