Le monument aux morts paroissial du Cellier fut exécuté à la fin de l'année 1925, en moins de quinze jours, par Albert Lemasson (1892-1982) et Paul Lemasson (1897-1971) sur le mur ouest de la nef. Commandé par l'abbé Loquet, avec la participation des paroissiens et plus particulièrement des familles des poilus, il fut inauguré à la Toussaint de l'année suivante. Il remplace un premier monument commémoratif peint réalisé peu après la fin de la Grande Guerre. Les deux images monumentales placées au revers de la façade occidentale sous deux arcades, à la manière d'un diptyque, représentent de manière originale une famille de paysans assistant douloureusement à la mort d'un fils. Le soldat, agonisant, est présenté comme une offrande par la Vierge à son fils mort sur la croix. La monumentalité des personnages, la simplification des formes, le réalisme des attitudes donnent à l'ensemble une force d'expression que dût défendre le clergé face à des fidèles qui furent "rebutés, dérangés dans leurs habitudes visuelles", comme le rapporte la Semaine religieuse du diocèse de Nantes du 25 août 1928. A cette date, la décoration de l'église n'était pas encore achevée. En effet, le monument aux morts fut la deuxième réalisation de l'église. Les frères Lemasson débutèrent modestement en août 1925 avec le Bon Pasteur au tympan extérieur du bras nord du transept. Après le monument aux morts réalisés la même année, ils poursuivirent l'année suivante dans l'abside avec un cycle consacré à saint Martin, patron de l'église, et achevèrent le décor à fresque par le chemin de croix peint en 1931 sur les murs latéraux du transept et de la nef. Les deux frères débutèrent leur carrière dans la région parisienne avant de travailler ensemble dans des églises de Loire-Atlantique et de poursuivre ensuite des carrières individuelles. Originaires de Saint-Mars-du-Désert, ils se formèrent à la fresque à l'école supérieure des Beaux-Arts de Paris, dans la section dirigée par Paul Baudouin. L'ensemble du décor peint du Cellier fut exécuté au début de leur longue collaboration. La réalisation du monument aux morts devait avoir une résonnance toute particulière pour ces deux hommes qui participèrent à la Grande Guerre. Cent ans après l'achèvement de la construction, l'église fut rénovée et les fresques restaurées en octobre 2007 par Tristan Mahéo, conservateur-restaurateur. Le monument aux morts de la commune, inauguré le 27 novembre 1921, comporte huit noms de plus que celui de la paroisse.