Dossier d’œuvre architecture IA72058941 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Manoir dit la Cour de Chéronne, puis maisons, boucherie, 32 rue de l'Étang
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Perche sarthois - La Ferté-Bernard
  • Commune Tuffé Val de la Chéronne
  • Adresse 32 rue de l' Étang
  • Cadastre 1836 D2 357 à 360  ; 2019 AC 90
  • Dénominations
    manoir, maison, boucherie
  • Appellations
    la Cour de Chéronne, le Petit Chéronne, la Grande maison
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, logement, dépendance, abattoir, lavoir, hangar agricole, remise

Cet ensemble apparaît dans les archives sous divers noms : la Cour de Chéronne, le Petit Chéronne, la Grande maison. Il s’agit d’un manoir dépendant semble-t-il dès l’origine du château de Chéronne, probablement construit dans le bourg pour rappeler la présence de ses seigneurs face aux moines du prieuré, seigneurs barons de la paroisse de Tuffé. Au-delà de sa portée symbolique, peut-être qu’on y exerçait l’administration et la justice du domaine de Chéronne, mais aucun document ne permet à l’heure actuelle d’établir la fonction exacte du lieu ni qui y résidait. Néanmoins, la propriété conserve en grande partie les caractéristiques d’un manoir de la fin du XVe siècle ou début du XVIe siècle. Le bâtiment principal se distingue par sa tour d’escalier avec fenêtre à traverse (un dessin de Charles de 1871 suggère qu'on y accédait par une porte en plein cintre sur le côté gauche). Une partie des ouvertures d’origine a été conservée, avec des encadrements moulurés ou chanfreinés. Le comble couvert d’un toit très pentu accueillait un pigeonnier, privilège seigneurial, comme en attestent les boulins visibles sur le pignon sud. On imagine aisément que le corps longeant la Chéronne, entièrement transformé, ait pu accueillir à l’origine les communs. Le bras de rivière qui passe au pied d’une partie des bâtiments a pu également avoir une dimension défensive.

A l’époque de la rénovation du terrier du prieuré, dressé entre 1757 et 1759, on trouvait deux logements dans le bâtiment principal, un troisième au bout du corps bordant la Chéronne, près d’un four et d’un toit à porcs. Le reste de ce corps comprenait deux écuries et un pressoir. La seule modification identifiée du XVIIIe siècle est le remplacement d’une grande ouverture chanfreinée, dont le contour est encore visible, par une autre en arc segmentaire délardé à gauche de la tour. Vendus sans doute à la fin du XVIIIe siècle, les bâtiments appartiennent à un chirurgien, Pierre Janin, en 1793. Divisés par la suite, ils deviennent un ensemble de logements à cour commune où l’on compte quatre propriétaires lors de la réalisation du plan cadastral napoléonien en 1831. Les matrices cadastrales donnent quelques informations sur les modifications du bâti : une augmentation et une diminution de construction en 1872 (enregistrées en 1875) sur le bâtiment principal (non identifiée) et deux nouvelles constructions de logements dans le corps longeant la Chéronne en 1870 et 1873 (enregistrées respectivement en 1873 et 1876) : les façades de ces bâtis peuvent pour partie dater du 3e quart du XIXe siècle.

Mais la principale modification reste l’amputation, en 1903 comme l’atteste la date portée, d’une portion du logis à tour pour la construction d’une grande maison parallèle à la rue : la tour d’escalier, primitivement au centre de la façade, s’est ainsi retrouvée dans l’angle du bâti désormais en L. Depuis les années 1900 et pendant tout le XXe siècle, une boucherie occupe les lieux, dont la vitrine donnant sur la rue a été remplacée, dans le 1er quart du XXIe siècle, par une fenêtre créée dans le même style que les autres de la maison. Dans le 2e quart du XXe siècle, un escalier et une terrasse en béton prennent place devant la façade sur cour. Le grand hangar en bois en fond de cour pourrait dater du 1er quart du XXe siècle. Une partie des communs a été remaniée dans la 2e moitié du XXe siècle.

  • Période(s)
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle, 18e siècle, 3e quart 19e siècle, 1er quart 20e siècle, 2e quart 20e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 20e siècle, 1er quart 21e siècle
  • Dates
    • 1903, porte la date

L’ancien logis seigneurial, orienté à l’est, se distingue par sa haute toiture pentue couverte de tuile plate et sa tour d’escalier polygonale demi hors-œuvre couverte d’ardoise. Plusieurs ouvertures anciennes sont conservées : côté cour, l’encadrement d’une grande porte chanfreinée remplacée par une porte en arc segmentaire délardé et une fenêtre à traverse sur la tour ; à l’arrière, une petite baie chanfreinée et une fenêtre à encadrement mouluré. On remarque également au niveau du comble, sur le pignon, des boulins signalant un ancien pigeonnier. L’intérieur n’a pas été visité. L’accès à la porte s’effectue par un escalier et une terrasse en béton avec une rambarde en imitation bois. La maison placée en retour, orientée au nord, possède quatre travées, des baies en arc segmentaire à encadrement de brique et de calcaire à agrafes saillantes, une corniche moulurée en plâtre. Le solin et les chaînages d’angles harpés présentent un décor de gravillons colorés. La porte est surmontée d’une agrafe datée, laquelle servait de support à un bas-relief remployé (XVIe siècle ?) représentant la Vierge à l'Enfant entre deux anges, aujourd’hui supprimé : d'après Pesche, il provenait d'une autre maison, mais il pourrait avoir à l'origine trouvé sa place au prieuré Notre-Dame. La toiture couverte d’ardoise est à longs pans et à croupes et sommée d’épis de faîtage.

Longeant la Chéronne et donnant sur la cour, les communs en rez-de-chaussée incluent une remise, un voire deux anciens logements au centre, l’ancien abattoir de la boucherie surmonté d’un pigeonnier et, en retour, un grand hangar en bois. A l’arrière est placé un petit lavoir également en bois.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • grès moellon enduit
  • Toits
    tuile plate, ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit polygonal
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-œuvre : escalier en vis
    • escalier de distribution extérieur : escalier tournant en maçonnerie
  • État de conservation
    bon état, remanié
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; 5 M 244. 1909-1938 : boucheries de Tuffé, autorisations.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 P 370. Matrices cadastrales, registres des augmentations et diminutions de construction de Tuffé.

Bibliographie

  • PESCHE, Julien-Rémy. Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, t. 1, 1829. Réédition Paris : Lorisse, 1999.

    t. 6, p. 395

Documents figurés

  • S. d. : photographie de la pierre sculptée qui ornait une maison de la rue de l'Etang à Tuffé (provenant du prieuré ?). (Archives départementales de la Sarthe ; 7 F 28).

  • 1908 : croquis du plan de la boucherie Lecomte à Tuffé. (Archives départementales de la Sarthe ; 5 M 244).

  • Collections de cartes postales et de photographies anciennes, commune de Tuffé Val de la Chéronne. (Collection particulière).

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Barreau Pierrick
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.