Dossier d’œuvre architecture IA72001932 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Manoir dit du Châtelet
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lude (Le) - Le Lude
  • Commune Le Lude
  • Lieu-dit le Châtelet
  • Cadastre 1811 C2 210 à 212 ; 1846 C2 148, 152 à 155 ; 2009 C2 111 à 113, 115-119
  • Dénominations
    manoir
  • Parties constituantes non étudiées
    chapelle, grange, pigeonnier, douves, jardin

Le Châtelet est la tête de fief d'une seigneurie implantée sur un tertre situé sur la rive gauche du Loir. Son existence peut être antérieure à la fin du XVe siècle comme paraissent l'attester les bases des murs de la chapelle. En 1507, un premier logis est bâti sur ce tertre. Dans la première moitié du XVIe siècle, Thomas Millet en est le seigneur et demoiselle Marguerite de La Barre est son épouse. On peut supposer qu'à cette occasion, il agrandit sa demeure et se dote d'une chapelle dont on ne connaît pas le vocable. Néanmoins, les analyses de dendrochronologie mettent en évidence deux phases de construction, la première, en 1507 et la seconde, en 1527. Les clés de voute de la chapelle figurent les armoiries de Thomas Millet (de gueule à trois losanges) au centre, et autour, celles de son épouse (d'azur à la bande d'or et deux croissants). Sur les pans de l'abside, sont peints deux petits bénitiers en trompe-l'œil, avec l'inscription : (Vermibus hic). donor, et sic ostendere conor Quôd, sicut ponor, ponitur omnis honor. Cette inscription est l'épitaphe du dominicain Hugues de Metz mort vers 1270 mais accompagne également une représentation de la danse macabre des femmes éditée en 1491. Cette inscription est peut-être en rapport avec la mort de la reine Claude de France en 1524. En 1527, Thomas Millet prolonge le logis existant par une grande salle. Ses enfants sont toujours seigneurs du Châtelet en 1574. Durant le XVIIe siècle, le Châtelet appartient à une famille Desboys qui compte dans ses rangs, un bailli du Lude et un prévôt des maréchaux de France à Baugé. On ne sait rien du commanditaire du premier manoir construit vraisemblablement dans les dix premières années du XVIe siècle. En 1714, Pierre-François Desbois, sieur du Châtelet, habite La Flèche, et le manoir est baillé à ferme. La grange aurait été bâtie vers 1522, d'après les analyses de dendrochronologie de la charpente.

  • Période(s)
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle
    • Principale : 1er quart 16e siècle
  • Dates
    • 1507, daté par travaux historiques
    • 1522, daté par source
    • 1527, daté par source

Le premier logis, construit en 1507, se composait alors (fig. 13), d'est en ouest ou de gauche à droite, d'une chambre, d'un escalier, d'une cuisine puis d'une seconde chambre. La première chambre, aujourd'hui démolie, est difficile à restituer. Elle était, en partie tangente à la chapelle, construite quelques temps plus tard, comme l'atteste l'interruption de la corniche sur la façade sud de l'édifice cultuel. Cette chapelle orientée se composait d'une petite nef et d'une abside à pans coupés. Elle était précédée d'un auvent couvert d'une voute d'ogives en anse-de-panier dont le parti décoratif n'est pas sans rappeler le portique (vers 1500) du château de Crissay-sur-Manse (Indre-et-Loire).

Vingt ans plus tard, une nouvelle salle de près de 10 mètres de long est construite dans le prolongement. Elle est plafonnée. À cette extrémité ouest, l'absence de pignon découvert, la présence de baies obstruées et l'existence, sur le premier cadastre, d'un corps de bâtiment en T le long du fossé, supposent l'existence de dépendances aujourd'hui disparues. L'emplacement possible de l'escalier suggère un escalier droit à une seule volée (cf. restitution jointe). C'est probablement dans les années 1527-1530 que l'on crée les douves et que l'on trace les plateformes fossoyées du manoir puis de la bassecour et enfin du verger. Les plateformes du manoir et de la basse-cour ont été réunies probablement au XVIIIe siècle lorsque le logis fut rehaussé et mis au niveau de la chapelle.

L'existence d'un potager d'agrément situé au sud du logis est probable dès le XVIe siècle et au XVIIe siècle. Le logis de plain-pied sur la cour, surplombe le jardin où se trouve un bassin. On note au XVIIIe siècle la culture des asperges et des artichauts.

  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • pierre de taille
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • voûte nervurée appareillée comme la voûte à arêtes triples
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon découvert
  • État de conservation
    bon état, restauré
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Ce manoir appartient à la famille des manoirs de plain-pied en rez-de-chaussée. Les références littéraires peintes dans la chapelle sont peut-être à mettre en relation avec la mort de la reine Claude de France en 1524.

Documents d'archives

  • Archives départementales de Maine-et-Loire. E 4252, liasse - 1574.

  • Archives départementales de la Sarthe ; H dépôt 17, II, B2. Bail de la terre du Châtelet, avril 1714.

Annexes

  • Bail de la terre du Châtelet, avril 1714 (Archives départementales de la Sarthe. H dépôt 17, II, B2).
Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2009
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Articulation des dossiers