Changé était "terre, fief et seigneurie" : un site seigneurial longeant le chemin entre Beaumont-La-Chartre et Épeigné, contrôlant la vallée de la Dême. Il appartenait à la famille Durand (ou Durant) aux XVIIe et XVIIIe siècles. Mentions : 1669, Mathurin Durant, écuyer, seigneur de Changé ; 1706, Mathurin Durand, seigneur de Changé. Mention en 1776 de sa fille Adélaïde. En 1788, Changé appartient à Ange Joseph René Guerrier Romagnac, conseiller au Parlement de Paris. Il émigre à la Révolution. Ses biens sont mis sous séquestre au profit de la République. Les métairies de la Viollière et de la Rabatte, commune d'Épeigné, sont mises en vente comme biens nationaux le 19 Thermidor an 2 (6 août 1794).

En 1814, le plan cadastral indique pour Changé le logis, au nord, la fuie circulaire au-delà au nord-est, une longue dépendance agricole fermant la cour en retour d'équerre à l'ouest, et des caves troglodytiques au sud-est. Au XIXe siècle, à une date inconnue, le logis à étage est en partie détruit. Il est refait en 1891 (date portée) : l'étage disparaît, le logis devient celui d'une ferme. La façade antérieure est complètement remaniée, chaînée en brique et pierre, le comble est éclairé par une lucarne passante. Subsistent aujourd'hui à l'arrière de ce logis les vestiges du logis seigneurial à trois travées de baies irrégulières, dont l'étage était souligné par un bandeau plat (XVIIe siècle). Un pigeonnier circulaire, aujourd'hui en ruine, était construit sur une parcelle mitoyenne du jardin. Les grandes dépendances agricoles actuelles datent du XIXe siècle. Un chemin menait autrefois à la ferme de la Métairie [de Changé], qui subsiste, tout comme le moulin de Changé, établi sur la Dême, en contrebas du site.