Dossier collectif IA72059260 | Réalisé par
Dewancker Camille (Contributeur)
Dewancker Camille

Chargée de mission inventaire du patrimoine du Pays du Perche Sarthois depuis le 26 avril 2021.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Maisons et fermes du bourg de Torcé-en-Vallée
Auteur
Copyright
  • (c) Perche sarthois
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison, ferme
  • Aires d'études
    Pays du Perche sarthois
  • Adresse
    • Commune : Torcé-en-Vallée

L'étude du bourg de Torcé-en-Vallée est concentrée sur la section B du plan cadastral actuel. L'ensemble des édifices antérieurs aux années 1990 ont fait l'objet d'une observation attentive mettant en évidence des caractéristiques locales d'un point de vue architectural mais également urbanistique. L'inventaire a permis de repérer 98 entités parmi lesquelles 81 sont des maisons, des fermes ou des édifices à vocation agricole et dont 9 ont été étudiées.

Les matériaux

Du pans de bois à l'appareil de pierre

L'architecture en bois est relativement rare dans le bourg de Torcé-en-Vallée aujourd'hui. Cependant, quelques bâtiments agricoles, datant sans doute du XVIIe siècle ou du XVIIIe siècle, conservent des ouvertures à encadrement en bois et des murs en pans-de-bois encore hourdis de torchis. Ils étaient autrefois enduits de torchis mais celui-ci a en grande partie disparu. Toutefois, ils présentent encore un bardage bois en pignon caractéristique. Le pan-de-bois est également utilisé en cloisonnement dans quelques maisons et fermes.

Petit à petit et notamment au XIXe siècle, le bois a été remplacé par la pierre qui représente aujourd'hui l'essentiel de l’architecture domestique et agricole du bourg. Le bâti est principalement construit en moellons de grès et de calcaire qui restent très peu visibles puisque dissimulés sous un enduit.

L'enduit : le visage du bourg

L'enduit est véritablement dominant au sein du bourg de Torcé-en-Vallée. En ciment ou non, il recouvre plus de 90 % des maisons et fermes. Les encadrements de fenêtres et de portes sont régulièrement peints ou recouverts d'enduit ce qui rend difficile la reconnaissance des matériaux. De plus, les baies sont remaniées au XXe siècle en ciment. Toutefois, lorsque les chambranles sont apparents l'usage de la pierre de taille, majoritairement calcaire et parfois en grès, est à peu près identique à celui de la brique.

Toiture : tuile plate ou ardoise

Le bardeau devait être omniprésent sur les toits jusqu'au XIXe siècle comme dans de nombreuses communes du territoire du perche sarthois. Néanmoins, la tuile plate est venue le remplacer et représente aujourd'hui le matériau de couverture de plus de 84 % des maisons et fermes. Tandis que 17 % seulement sont couvertes d'ardoise. Il s'agit d'ailleurs de bâtisses du XIXe siècle ou du XXe siècle.

Les plus anciennes habitations conservées du bourg de Torcé-en-Vallée datent de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle. La maison qui a gardé le plus d'éléments caractéristiques de cette période est la maison du 7 rue Notre-Dame. Elle conserve effectivement une charpente à chevrons formant ferme ainsi que plusieurs baies chanfreinées. D'autres bâtisses présentent également une pente de toit très importante ou d'autres détails architecturaux allant dans le sens d'une telle datation. Toutefois, leurs façades et leurs intérieurs souvent très remaniés ainsi que la permanence des formes du XVe au XVIIe siècle, rendent particulièrement difficile une datation précise de leur époque de construction.

Le XVIIe siècle semble peu représenté dans l'architecture domestique au sein du bourg. Néanmoins, il pourrait apparaître dans des constructions à vocation agricole dont il est complexe de déterminer la période précise d'édification et leur fonction d'origine. Leurs toitures assez pentues et l'usage du pan-de-bois mêlé à un appareillage de moellons peut indiquer une datation du XVIe au XVIIIe siècle.

Il semble que le XVIIIe siècle soit une période de construction importante comme l'indique le linteau à arc segmentaire délardé présent à plusieurs reprises sur des maisons du bourg : le n° 18 rue Notre-Dame et le n° 14 rue de la Poste par exemple. D'autres éléments architecturaux témoignent d'un élan de construction à cette époque tels que des baies rectangulaires assez larges, des ornements (corniche en talon, jambages et vantaux de porte sculptés), des ferronneries datées de la limite du XVIIIe et du XIXe siècle.

Au XIXe siècle, de nombreuses transformations ont lieu. La brique est utilisée pour les encadrements et les décors de façade mais ne se généralise pas. En parallèle, les plans d'alignement ne semblent pas engendrer de réelles modifications des axes de communication mais une uniformisation des façades intervient. Elle se manifeste essentiellement par l'ajout de corniches à entablement et par la régularisation des ouvertures. Entre 1850 et 1890, les matrices cadastrales montrent un pic de constructions et reconstructions. L'arc segmentaire est de retour mais, il est non délardé. Toutefois, la baie rectangulaire reste majoritaire. En périphérie du bourg, quelques grandes fermes se construisent et des maisons de notable sont élevées. Ces dernières, majoritairement non mitoyennes, comportent un étage, 3 à 5 travées et des décors en façade plus travaillés.

Les maisons du XXe siècle s'installent essentiellement en périphérie du bourg notamment avec le développement des zones pavillonnaires et des lotissements. Toutefois, quelques-unes s'intègrent au tissu ancien. C’est notamment le cas du n° 3 place de l'Eglise entièrement bâti en brique et en béton.

  • Période(s)
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle

Des formes variées à l’ornementation discrète

Une implantation et un développement caractéristiques

A Torcé-en-Vallée, les édifices se développant en rez-de-chaussée sont dominants puisqu'ils représentent 77 % des maisons et fermes. Celles dotées d'un étage sont beaucoup moins nombreuses (23 %). La plupart sont néanmoins complétées d'un étage de comble et d'une cave. En comparant au nombre de travées, on remarque que la maison se développant en rez-de-chaussée sur trois travées est majoritaire. Ainsi, les habitations sont le plus souvent de petit gabarit alignées le long de la rue. Celles qui se distinguent par un étage carré accueillaient au rez-de-chaussée une boutique ou appartenaient à des propriétaires plus fortunés.

Des décors simples

L'ornementation des façades est particulièrement discrète. La corniche est toutefois l'élément récurrent que l'on retrouve sur la quasi-totalité des maisons. Moulurée, elle est ajoutée sur la plupart des façades au XIXe siècle. Régulièrement, des garde-corps en fonte viennent agrémenter ces sobres décors. La brique est peu présente dans ces derniers à Torcé-en-Vallée contrairement à de nombreuses autres communes du territoire. Elle vient de temps en temps animer les baies par ses jeux de polychromie ou souligner une toiture sous la forme d'une corniche en jouant sur les volumes. Quelques maisons se distinguent cependant par leur ornementation : larmiers moulurés, lucarnes et clés sculptées, lambrequins, crête de toit. C’est notamment le cas du n° 30 rue Notre-Dame et du n° 22 rue des Rosiers.

Les typologies structurantes

Cours communes

La cour commune est un élément majeur au sein du bourg de Torcé-en-Vallée qui en compte encore trois aujourd'hui. Elles se développent à peu près toutes de la même manière : une percée dans le front bâti donne accès à un espace de circulation commun où d'autres maisons s'élèvent en fond de cour. De tailles différentes, ces cours sont toujours dotées d'un puits situé à un endroit central de façon à ce que tout le monde puisse y avoir accès facilement. La cour Cherruau est la plus grande, même si sa taille a bien diminué de nos jours. Dans son cas, l'avantage d'une cour commune était notamment la possibilité d'avoir un accès direct à la rivière pour de nombreux habitants.

La maison en rez-de-chaussée à trois travées

Les maisons en rez-de-chaussée à trois travées sont les plus communes. Elles sont mitoyennes et se développent sur la rue. Alignées avec un jardin ou une cour à l'arrière, elles sont parfois complétées de petites dépendances. Ces maisons sont souvent dotées d'un grenier aveugle ou éclairé par une lucarne et s'ouvrent par une porte centrale donnant accès à un vestibule desservant deux pièces situées de chaque côté. Certaines présentent une porte latérale et seulement deux travées mais cela reste rare. Dans la rue Notre-Dame, deux maisons connues comme anciennes maisons de tisserand, présentent cette typologie avec la particularité d'avoir un rez-de-chaussée surélevé surmontant une cave semi-enterrée.

La maison avec boutique

Ce type de maisons doté d'un étage est récurrent dans le bourg, principalement au XIXe siècle. Le plus souvent, la boutique est au rez-de-chaussée et l'habitation à l'étage. Elles sont mitoyennes et se développent sur deux, trois ou quatre travées avec jardin ou cour à l'arrière où l'on retrouve régulièrement quelques dépendances.

Les maisons de maître

Les maisons de maître sont généralement isolées, implantées en périphérie du bourg sur des parcelles plus grandes. Dotées d'un étage carré et d'un étage de comble, elles présentent trois ou cinq travées et sont dotées d'un jardin arboré ainsi que de plusieurs dépendances isolées de l'habitation. Ces maisons présentent une ornementation assez travaillée. La porte centrale s'ouvre sur un vestibule où se trouve généralement l'escalier. Ceux-ci distribuent les pièces situées de part et d'autre.

Certaines de ces maisons sont néanmoins implantées en cœur de bourg. Dans ce cas, il s'agit surtout de maisons plus anciennes comme les n° 7 et n° 18 rue Notre-Dame.

Les fermes de centre-bourg

Mitoyennes, ces fermes de bourg présentent souvent une habitation en rez-de-chaussée avec trois travées, implantée sur rue perpendiculairement ou parallèlement à celle-ci. Les bâtiments agricoles de petites tailles se développent autour d'une cour également de faibles dimensions.

Les fermes en périphérie

Contrairement aux fermes de bourg, les fermes situées en périphérie sont isolées et implantées sur des parcelles plus grandes. Une cour centrale distribue toujours l'ensemble des bâtiments aux dimensions plus imposantes, sans doute équivalentes à la taille des exploitations. L'habitation en rez-de-chaussée avec étage de comble n'est quant à elle pas véritablement plus grande. Sur rue ou en fond de cour, elle s'étend également sur trois ou quatre travées.

  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • nombre d'oeuvres reperées 81
    • nombre d'oeuvres étudiées 9

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 P 366/36. Matrice des propriétés bâties, 1882-1911.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 P 366/37. Matrice des propriétés bâties, 1911-1935.

Documents figurés

  • Cadastre napoléonien de Torcé-en-Vallée. B2 de Conhard. 1 : 1250. 1836. 1 plan : 1 : 1250. (Archives départementales de la Sarthe ; PC\366\008).

  • Plans d'alignements, 1839-1927. (Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 155).

  • Plans d'alignements, 1879-1920. (Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 405).

  • Plan d'alignements, 1810-1931. (Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 1650).

  • Plan d'alignements, 1810-1931. (Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 1651).

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Dewancker Camille
Dewancker Camille

Chargée de mission inventaire du patrimoine du Pays du Perche Sarthois depuis le 26 avril 2021.

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