Dossier collectif IA72059061 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Maisons et fermes du bourg de Coudrecieux
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison, ferme
  • Aires d'études
    Pays du Perche sarthois
  • Adresse
    • Commune : Coudrecieux

Un bourg du XIXe siècle

L'étude de l'habitat du bourg de Coudrecieux montre une très grande homogénéité du bâti et ne relève que de maigres traces datables de l'Ancien Régime, si l'on exclue le manoir et le vieux presbytère. En cela, Coudrecieux se démarque fortement de la plupart des bourgs voisins où les bâtiments de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle ne sont généralement pas rares, bien que souvent remaniés. On ne peut donc pas formuler d'hypothèses sur l'habitat ancien faute de vestiges conservés. Les modifications profondes du XIXe siècle trouvent leur explication dans l'aisance économique de la commune, notamment dans la 2e moitié du siècle : carrefour de chemins fréquentés, passage de la ligne de chemin de fer Mamers-Saint-Calais, création d'un marché et de foires, établissement d'industries au premier rang desquelles la verrerie de la Pierre. Établie dès 1733, celle-ci est le principal facteur d'enrichissement de la commune, jusqu'en 1936 date de sa fermeture.

L'accroissement de la population communale au XIX siècle, finalement plutôt raisonnable, ne se traduit pas par l'extension du bourg, comme l'indique le plan cadastral napoléonien de 1834. On compte assez peu de nouvelles maisons, pour l'essentiel édifiées autour de la gare, en revanche, on reconstruit beaucoup le bâti existant : le nombre de maisons dans le bourg vers 1850 (111) diffère peu du nombre actuel, si l'on exclue les lotissements plus récents. Si certains petits logements ont été réunis ou agrandis, si quelques maisons ont été ajoutées dans certaines dents creuses ou en périphérie, c'est surtout cet intense mouvement de reconstruction qui se lit aujourd'hui dans les façades de Coudrecieux. On y retrouve, d'une maison à l'autre, les encadrements d'ouvertures et les décors en briques caractéristiques du XIXe siècle, peut-être de la fin du XVIIIe siècle mais aussi des premières décennies du XXe siècle.

Les maisons du XXe siècle

Une autre caractéristique du bourg de Courdrecieux est le nombre relativement important de maisons construites ou reconstruites à la toute fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, notamment dans les années 1900. A cette époque, la construction s'est déjà interrompue dans nombre de bourgs ruraux, suite à une baisse de la démographie entamée parfois dès le milieu du XIXe siècle. A l'inverse, notamment grâce à l'activité de sa verrerie, Coudrecieux maintient une population de plus de 1 400 habitants (maximum de 1 519 en 1906) jusqu'à la Première guerre mondiale. Les maisons des années 1900 se repèrent à leurs décors de briques souvent plus élaborés, accentuant les jeux de relief et de couleurs, parfois à leurs volumes inhabituels tels qu'un plan en L ou une toiture mansardée. Les meilleurs exemples sont visibles à proximité du groupe scolaire mairie édifié en 1908, et notamment dans la rue Georges Gougeon percée à cette occasion. Le développement d'un quartier au nord de la gare, amorcé à la fin du siècle suivant, se concrétise véritablement à cette époque.

Rattrapée par l'exode rural, la démographie communale chute à partir des années 1920 et la construction de maisons dans le bourg s'arrête brusquement. Il faut attendre l'initiative municipale et la création d'un premier lotissement communal, rue de la Mairie, à partir de 1967, pour voir de nouveaux logements de type pavillonnaire s'implanter en périphérie. La maison au n°17, datable de cette période, fait preuve d'une certaine originalité et audace architecturale et reste un cas unique dans le bourg. De nouveaux lotissements, cette fois-ci concertés, apparaissent dans les années 1980 à l'emplacement de la voie ferrée et plus récemment derrière la rue de la Mairie. En parallèle, les maisons anciennes sont quant à elles modernisées, et si certaines sont considérablement remaniées (percement de grandes ouvertures), la grande majorité conserve ses façades caractéristiques du XIXe siècle faisant le charme de ce bourg.

  • Période(s)
    • Principale : Epoque contemporaine

Un bourg-rue et ses évolutions

La morphologie initiale du bourg de Coudrecieux est à rapprocher du bourg rue : en effet, le bâti se développe d'abord autour du noyau qu'est l'église, puis le long de la seule rue Principale, vers l'ouest. Cette rue, notamment dans sa partie orientale, présente une densité de construction plus importante. La plupart des maisons sont édifiées en alignement de la voirie et ont parfois été reculées par mesure d'alignement. Les dépendances sont le plus souvent rejetées dans des cours à l'arrière. Souvent, les maisons les mieux placées (sur les carrefours) ont servi d'hôtels, de cafés ou autres commerces, d'autres, celles bénéficiant de plus d'espace et principalement en périphérie, ont pu abriter de petites exploitations agricoles.

Le passage de la ligne ferroviaire Mamers-Saint-Calais à partir de 1873 va considérablement modifier la morphologie du bourg. Peu à peu, et notamment dans le 1er quart du XXe siècle, un second quartier se développe au nord de la voie ferrée selon un axe parallèle à l'axe ancien. Le bourg conserve son aspect étiré mais se trouve ainsi doublé en largeur. Une nouvelle rue transverse (rue Georges Gougeon) vient renforcer dès 1909 les liens entre quartier ancien et quartier neuf. L'espace interstitiel sera partiellement comblé par la construction d'un lotissement après la suppression de la ligne en 1977 et la démolition de la gare en 1982. Les autres lotissements communaux se sont développés dans la partie nord du bourg qui demeure toutefois bien moins dense que la partie ancienne.

Les formes des logements

Le bourg de Coudrecieux se compose d'une majorité de maisons en rez-de-chaussée, mais près de la moitié d'entre elles comptent tout de même un étage carré, voire un étage de comble ou un surcroît. Parmi celles-ci, les façades de taille modeste à une ou deux travées sont les plus courantes, mais on compte quelques demeures à quatre travées et une à cinq. Beaucoup sont d'anciennes maisons commerçantes, ou reflètent une certaine aisance. A l'inverse, la typologie de la maison d'artisan modeste, à une ou deux pièces, semble moins représentée que dans d'autres bourgs voisins. Peu de maisons font explicitement référence à l'activité de tisserands, avec une cave semi-enterrée et un escalier extérieur. Les recensements de population anciens confirment que ces artisans étaient en effet peu nombreux dans la commune. Les perrons visibles notamment sur la place de l'église servent ici à racheter la déclivité du terrain. D'une manière générale, les demeures les plus cossues et les plus ornées se situent sur la place de l'église jusqu'à l'arrivée du chemin de fer ; par la suite, elles sont construites dans le quartier nord le long de l'ancienne voie ferrée, où elles offrent le spectacle de leurs façades tout en profitant de celui offert par le passage du train.

On remarque une dizaine de cas de maisons jumelées dans le bourg. Construites par deux, accolées par un mur pignon, parfaitement ou approximativement symétriques, ces maisons se repèrent facilement bien qu'elles aient été parfois réunies par la suite. Elles semblent confirmer une certaine aisance déjà perceptible dans le gabarit et la forme des logements de Coudrecieux. En effet, elles indiquent selon toute vraisemblance que certains propriétaires ont pu construire, en même temps que leur propre maison, un logement locatif attenant. Ce phénomène semble avoir été plus répandu ici que dans les bourgs voisins.

Matériaux et décors

Les maisons de Coudrecieux datant pour l'essentiel du XIXe siècle ou du début du XXe siècle, elles présentent toutes les caractéristiques constructives de cette époque, d'où une grande homogénéité du bâti. Elles sont construites en pierre, principalement moellons de grès, de calcaire ou de silex, plus rarement en brique à la toute fin du XIXe siècle. Les matériaux employés antérieurement mais attestés ailleurs, tels que le pan-de-bois, le roussard ou le grison, ont totalement disparu du moins en extérieur. Soulignant la relative proximité de la vallée du Loir, le calcaire utilisé en pierre de taille fait son apparition sur plusieurs façades, aux encadrements des ouvertures, au niveau des lucarnes ou des corniches, mais reste assez anecdotique. Pour la couverture, l'ardoise et la tuile plate cohabitent à parts égales, supplantant totalement le bardeau. Les toitures sont à longs pans et parfois à croupes, mais on note aussi quelques toits mansardés assez exceptionnels pour un bourg modeste.

Les décors récurrents des façades sont presque systématiquement en brique. Ils visent à mettre en valeur les ouvertures, la base des murs ou leur sommet, et parfois les angles. Caractéristiques du XIXe siècle, période à laquelle ce matériau se démocratise et se généralise, elles peuvent porter ici la signature "Le Feigner", du nom d'une ancienne tuilerie-briquetterie implantée au sud du bourg. ces ornements gagnent en élaboration avec le temps : les corniches à denticules et modillons ou les jeux de couleurs (utilisation de brique teintée ou flammée) sont fréquents à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle. On remarque également, mais beaucoup plus rarement, des corniches en calcaire, en plâtre ou en bois. Les lucarnes, en brique ou en pierre de taille, distinguent certaines maisons parmi les plus cossues en soulignant la travée centrale.

  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repéré 117
    • étudié 15

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 369. 1841-1924 : chemin d’intérêt commun n°30 de Bouloire à Vibraye, commune de Coudrecieux.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 374. 1841-1924 : chemins d’intérêt commun n°31 et 32 de Thorigné-sur-Dué à Bessé-sur-Braye, commune de Coudrecieux.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 762. 1857-1935 : voirie urbaine de Coudrecieux.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 P 95. Matrices cadastrales, registres des augmentations et diminutions de construction de Coudrecieux.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 237 AC 157. 1829-1910 : voirie urbaine de Coudrecieux.

Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2020
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Barreau Pierrick
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Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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