Dossier collectif IA72059225 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Maisons du bourg de La Bosse
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Pays du Perche sarthois
  • Adresse
    • Commune : La Bosse

Les sources archivistiques, et notamment les sources planimétriques nous renseignent sur les dispositions du bourg et l'implantation des maisons depuis le milieu du XVIIIe siècle. L'inventaire des biens de François Lunel, seigneur de Mondragon et propriétaire de la majorité des maisons du bourg de La Bosse daté de 1743 est la première source exploitée. Elle est complétée par le plan terrier de 1788 et le cadastre dit napoléonien de 1831 ainsi que par l'analyse des mouvements de la matrice aux XIXe et XXe siècles.

Le plan Terrier de la châtellenie de Le Bosse, dressé en 1788, est le document planimétrique le plus ancien connu. Document fiscal des seigneuries par excellence, il dresse un aperçu, plus ou moins précis, des propriétés bâties du bourg et de son organisation. Le plan présente un bourg organisé autour d'une place dont le centre est l'église paroissiale et son cimetière. De cette place partent des axes de circulation d'importances différentes, généralement mentionnés sous le nom de chemin. On relève ainsi le chemin de Mondragon à La Bosse au nord, le chemin de Saint-Georges du Rosay à la Bosse au nord-ouest, le chemin de La Bosse à Tuffé au sud et le chemin de La Bosse à La Ferté-Bernard à l'est. Le bourg est également desservi par tout un réseau de chemin creux. L'habitat se concentre majoritairement au sud du bourg, autour de la place et le long du chemin sud menant à Tuffé. Cette implantation peut s'expliquer par la présence de la motte castrale au nord (qui induit une topographie complexe et contraignante du terrain) et par l'implantation de l'église au centre du bourg qui joue le rôle de pôle attractif. La majeure partie des constructions se concentre dans l'enceinte du bourg castral, délimité par des douves en eau. Seules trois constructions au sud, que l'on peut rattacher au bourg du fait de leur proximité, sont situées hors de cette enceinte. Hors du bourg, les constructions (généralement des fermes ou ateliers) sont implantées en cour de manière très éparse. Le plan Terrier fait mention de 24 lieux-dits sur la commune.

Le cadastre napoléonien levé en 1831 relève de nouveau les dispositions du bourg, ce dernier semble avoir peu changé. À l'exception de quelques constructions nouvelles, liées à des agrandissements, le bourg conserve donc ses dispositions anciennes, structuré par les axes de circulation avec en son centre l'église et son cimetière.

C'est dans la seconde moitié du XIXe siècle que le bourg connaît une restructuration liée aux aménagements urbains et sous l'impulsion de la famille de Mailly. Certains bâtiments sont détruits, notamment pour permettre le passage de la route départementale n° 14 reliant La Ferté-Bernard à Bonnétable, d'autres connaissent des réaménagements en raison de leur mauvais état. L'analyse des mouvements de la matrice cadastrale indique que pour la section du bourg, dix-huit maisons ont été construites entre 1832 et 1908 dont dix par la famille de Mailly qui détient la propriété de la majorité des constructions et des terres sur La Bosse.

La confrontation des sources et de l'étude des formes a permis d'esquisser une typo-chronologie de la construction. Quelques maisons conservent sous le même fait plusieurs unités de logement composés de trois travées, pierre calcaire aux encadrements (3 et 5 rue de la mairie) ou reprise en brique (4 rue de la Lotie) avec une toiture à deux pans couverte de tuiles plates. Ces maisons sont généralement ante cadastre et se réfèrent donc à une typologie de maisons de bourg telle que l'on en perçoit plusieurs dans la Sarthe, construite à la fin du XVIIIe siècle.

Le gabarit précédent se poursuit dans la première moitié du XIXe siècle, notamment par la persistance du développement en rez-de-chaussée (6 place de l'Eglise, 4 rue de la Mairie) avec une généralisation marquée de l'usage de la brique aux encadrements des ouvertures.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'ajout d'un étage aux constructions nouvelles se généralise. Ces maisons présentent des formes communes et portées par la famille de Mailly : fronton triangulaire, corniche à modillons, tables rentrantes, pilastres... (1 rue de la Mairie, 2 et 4 rue de Mailly). Ces maisons, de plus grande ampleur sont surmontées d'une toiture à deux pans et croupes couverte de tuiles plates.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 18e siècle, 19e siècle , daté par source

Cadre de l'étude

Ce dossier forme une synthèse des différentes typologies de maisons rencontrées dans le bourg rural de La Bosse dans le cadre de l'étude d'inventaire des bourgs du Pays du Perche Sarthois, de la maison à logis simple à la maison de ferme à logis mixte, en passant par les maisons commerciales et artisanales. La modeste taille du bourg et son faible rôle économique expliquent en partie le panel réduit des constructions du bourg, majoritairement composé de fermes, et l'absence de demeures bourgeoise des 19e et 20e siècles.

Implantation

Les maisons du bourg de la Bosse s'organisent, pour la majeure partie, le long des deux axes routiers principaux que sont la départementale est-ouest reliant La Ferté-Bernard à Bonnétable et la route nord-sud reliant La Bosse à Tuffé-Val de Cheronne. Les axes de circulation jouent un rôle primordial dans l'implantation de l'habitat. En effet, l'enquête de terrain révèle que 70 % des maisons du bourg ont leur façade principale tournée sur la rue, tandis que 30 % des maisons sont implantées en retrait de la rue, dont 13 % organisées autour d'une cour. A l'exception d'une maison à pur-pignon sur rue, les maisons présentent un mur-gouttereau sur rue.

Matériaux de construction

L'essentiel de l'habitat est construit avec des matériaux locaux présents dans le sous-sol bosséen. On retrouve ainsi pour les maçonneries le grès ferrugineux (roussard et grison), le calcaire taillé ou en moellons, le calcaire silex, le pan de bois et torchis ainsi que la brique artisanale et industrielle. Les toits à deux pans, à longs pans ou à croupes sont sont essentiellement couverts de tuile plate.

Décors

Jusque dans la seconde moitié du 19e siècle, les décors sur l'habitat domestique sont quasiment absents ou du moins ne nous sont pas parvenus. On note néanmoins la présence d'ouvertures, dont trois à feuillure, en pierre de taille calcaire sur les façades du 3, rue de la Mairie qui semblent contemporaines à la construction, mais qui n'appartiennent pas aux restaurations entreprises à partir du milieu du 19e siècle.

C'est en effet à partir des années 1850 que l'on voit apparaître sur les façades du bourg quelques éléments de décor, intimement liés à la présence de la famille de Mailly-Nesle résidant au château de Mondragon. Des blasons et armes de la famille ornent les façades des 1 et 4, rue de Mailly, ainsi que 3, rue de la Lotie. Ces trois exemples illustrent l'importance de la famille dans la commune et les aménagements entrepris dans la seconde moitié du 19e siècle. Ces trois édifices présentent un décor harmonisé avec la présence d'un fronton triangulaire à oculus en briques, le blason de la famille composé de trois maillets sur fond d'or (souligné par la devise "hogne qui vonra" pour le 4, rue de Mailly), un cartouche en méplat portant le monogramme "LM" surmonté d'une couronne sur la façade nord du 1, rue de Mailly, ou encore l'utilisation de pilastre d'ordre toscan en briques polychromes avec entablement et fronton triangulaire pour souligner l'entrée des bâtiments (1, rue de Mailly et 3, rue de la Lotie).

Enfin, les maisons à vocation commerciale situées au 1, rue Mailly et place de l'Eglise portent encore les traces des anciennes enseignes et devantures de commerces.

Typologie

- Maisons commerciales : on relève deux maisons de ce type dans le bourg. Elles sont situées sur la place de l'Eglise (actuel restaurant Saint-Jacques) et au carrefour des routes départementales reliant La Ferté-Bernard à Bonnétable et La Bosse à Tuffé-Val de Cheronne. Ce sont des maisons à façade gouttereau sur rue avec étage et grenier, en moellon de calcaire et grès enduit et encadrement des ouvertures en briques. Les façades les plus visibles bénéficient d'enseignes et vitrines. On trouve au rez-de-chaussée des espaces d'accueil et commerciaux (salle de cabaret, magasin, espace de réception) et à l'étage un espace d'habitation réservé aux propriétaires. La maison située au 2, rue de la Mairie pourrait également se rattacher à cette typologie, si sa construction concorde avec sa fonction de relais de Poste et habitat vers le milieu du 19e siècle.

- Maisons simples et maisons d'artisans : l'inventaire révèle 16 maisons suivant cette typologie dans le bourg de la commune. Ce sont généralement des maisons à façade sur gouttereau avec grenier, construites en moellons de calcaire et grès enduit avec ouvertures en briques. Ce sont de petits logis simples, composés d'une pièce à feu avec une chambre et parfois un appentis servant de souillarde ou cellier. Certaines sont habitées par des artisans (charron, maréchal-ferrant) et sont complétées par des bâtiments ou pièces annexes liés à l'activité artisanale du propriétaire.

- Maisons de fermes : les maisons de fermes sont situées en périphérie du bourg, isolées en milieu de parcelle, mais à proximité des axes de circulations. Logis mixte avec bâtiments agricoles formant cour, elles sont à façade sur gouttereau avec grenier et construites en moellons de calcaire et grès enduit avec ouverture en briques. Le rez-de-chaussée se compose généralement d'une salle commune à feu, d'une chambre, éventuellement d'une pièce accueillant un four à pain, et dans le prolongement de l'espace domestique, une étable ou écurie par exemple au lieu-dit de la Maladrerie ou encore à l'Arpeur, au sud du bourg.

  • Toits
  • Plan cadastral parcellaire de la commune de La Bosse, 1831, levé par M. Pinson, géomètre en chef. 7 dess : encre et lavis. (Archives départementales de la Sarthe ; PC\041\001 à PC\041\007)

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 P 41 9 à 15. Etat des sections de la matrice de la commune de La Bosse, 1832-1974.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 6 P 40. 1907, 17 novembre : extrait du registre aux délibérations du conseil municipal.

Bibliographie

  • PESCHE, Julien-Rémy. Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, Le Mans, 1836.

Périodiques

  • MEUNIER, Ginette. Connaissez-vous La bosse ? in La vie mancelle et sarthoise, n° 432, décembre 2013.

    p. 22-23

Documents figurés

  • 1788 : plan Terrier. (Archives départementales de la Sarthe ; E313 38/39).

  • 1902, 17 octobre : plan de la voirie, Service vicinal de la Sarthe. (Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 296).

  • 1904, 7 octobre : plan de la voirie, Service vicinal de la Sarthe. (Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 296).

  • 1869, 20 janvier : plan de la voirie, avant-projet, Service vicinal de la Sarthe. (Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 462).

  • 1874, 2 avril : plan d'alignement, plan de traverse, Service vicinal de la Sarthe. (Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 344).

  • 1900, 14 février : plan d'alignement, plan de traverse, Service vicinal de la Sarthe. (Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 344).

  • 1867, 22 février : plan général de la commune, Service vicinal de la Sarthe. (Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 615).

  • 1888, 8 mars : extrait du plan d'alignement, Service vicinal de la Sarthe. (Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 615).

  • 1868, 18 mai : carte d’ensemble – reconnaissance des chemins ruraux, Service vicinal de la Sarthe. (Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 615).

  • 1849, 15 septembre : traverse de la Bosse - Extrait de plan et docs divers (lettre et rapports). (Archives départementales de la Sarthe ; 2 S 544).

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois