Dossier d’œuvre architecture IA72059251 | Réalisé par
Dewancker Camille (Contributeur)
Dewancker Camille

Chargée de mission inventaire du patrimoine du Pays du Perche Sarthois depuis le 26 avril 2021.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Maisons, 18 rue Notre-Dame
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Perche sarthois
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Perche sarthois - Savigné-l'Evêque
  • Commune Torcé-en-Vallée
  • Adresse 18 rue Notre-Dame
  • Cadastre 2021 000 B 257  ; 2021 000 B 258  ; 2021 000 B 259

L'actuelle maison, 18 rue Notre-Dame, est composée de trois maisons accolées construites à des époques différentes. La plus ancienne, à l'angle de la cour Cherruau et de la rue Notre-Dame, pourrait dater du XVe siècle ou du début du XVIe siècle. Toutefois, elle conserve peu d'éléments laissant entrevoir cette ancienneté. Seules deux baies chanfreinées, côté cour, peuvent être les témoins de cette époque. Des sources mentionnent un document de 1455 qui évoque la demeure comme étant la propriété du seigneur de Fleuret.

Par la suite, la maison aurait fait partie des possessions des sœurs de la Visitation du Mans comme semble l'attester la croix avec un cœur, située sur le mur de clôture au niveau du pignon de la maison. Propriétaires du moulin de Cherruau implanté au fond de la cour commune, les Visitandines ont effectivement pu posséder certaines maisons autour de celui-ci. Sa vente comme bien national suite à la Révolution n'est toutefois pas renseignée. La seconde maison, dans la continuité à l'est de la première, semble dater du XVIIIe siècle (arcs segmentaires délardés). Sa façade secondaire a été remaniée, sans doute une première fois au XIXe siècle comme peut l'indiquer l'encadrement en briques beiges de la fenêtre du premier étage et une seconde fois au début des années 2000 avec l'ajout d'une extension. Les bâtiments, présents à l'arrière et formant aujourd'hui les dépendances de la maison, ont sans doute été bâtis à la même époque et repris au XIXe siècle. L'intérieur de la première maison est également remanié au même moment comme l'atteste une imposante cheminée en pierre de taille du premier quart du XVIIIe siècle.

En 1836, date du cadastre napoléonien, la propriété forme une grande cour commune composée d'une dizaine de bâtiments. La dernière maison, accolée à l'est dans la continuité des deux premières, est présente sur celui-ci. Elle a donc dû être construite au début du XIXe siècle. Un acte de donation-partage daté de juin 1855, indique que la maison à l'angle de la cour Cherruau était autrefois connue sous le nom d'« Hôtel des Trois Rois ». La propriété appartient à la famille Hervé depuis le 8 octobre 1800, date à laquelle, Charles Louis Hervé l'achète à Jean Blanchard, marchand à Torcé. Il semblerait d'ailleurs que la façade ait été remaniée à cette époque puisque des ferrures de volets portent les dates 1801 et l'an 9. En 1855, Joseph Hervé et son épouse, Louise Angélique Lausanne, font don à leurs enfants de l'ensemble de la propriété qui est alors partagé entre eux.

A partir de 1902, le 18 rue Notre-Dame et ses dépendances rentrent en possession de Pierre Hamelin, cultivateur au bourg, qui apporte quelques modifications. Il transforme notamment la maison avec fournil en bâtiment rural en 1911. Celle-ci deviendra la dépendance agricole présente aujourd'hui à l'ouest de la parcelle et longeant la cour Cherruau. Durant la Seconde Guerre mondiale, des enfants juifs ont été cachés dans le grenier de la maison. Lors de travaux dans celui-ci, les propriétaires actuels ont d'ailleurs découvert des étoiles jaunes sous les tomettes ainsi que des dessins et inscriptions d'enfants sur la porte.

Vers 1950, la bâtisse est encore divisée en trois maisons ce n'est que durant la seconde moitié du XXe siècle que les maisons sont réunies petit à petit par les propriétaires. Les cartes postales anciennes montrent que chaque maison possédait une cheminée et une entrée sur la rue qui ont aujourd'hui, pour partie, disparu. La maison à l'angle de la cour Cherruau était effectivement desservie côté rue par un escalier détruit à la fin des années 1960 et la maison du XIXe siècle a vu sa porte transformée en fenêtre, sans doute à peu près à la même époque.

  • Période(s)
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 1er quart 19e siècle , daté par source
    • Secondaire : 2e moitié 20e siècle

Située en cœur de bourg, la propriété donne à la fois sur la rue Notre-Dame et sur la cour Cherruau. Elle est composée de trois corps de bâtiments disposés autour d'une cour qui faisait anciennement partie de la cour commune.

Le logis, donnant sur la rue Notre-Dame, est aujourd'hui constitué de trois maisons accolées bâties en moellons revêtus d'un enduit ciment et dotées d'une toiture à longs pans en tuiles plates. La plus ancienne, à l'est, se développe sur une cave, un rez-de-chaussée surélevé et un grenier qui a été aménagé afin de le rendre habitable. Côté rue, ses baies ont été remaniées à plusieurs reprises. Côté cour, la façade est mieux conservée, elle présente encore deux baies chanfreinées ainsi que l'accès à la cave semi-enterrée. A l'intérieur, une grande cheminée en pierre de taille calcaire, sans ornementation particulière, marque la pièce de vie.

Dans la continuité, à l'est, la seconde maison s'étend sur deux travées et s'élève sur un rez-de-chaussée légèrement surélevé, un étage carré et un grenier. L'ensemble des baies présente des arcs segmentaires délardés. A l'étage, la baie est caractérisée par un appui en débord et présentant des moulures qui la distingue des autres. Côté cour, la façade a été remaniée à plusieurs reprises. La dernière maison est quasiment identique à la deuxième, elle s'étend également sur deux travées et s'élève sur un rez-de-chaussée, un étage carré et un grenier.

Lors du rassemblement des trois maisons, les intérieurs ont été réaménagés en fonction des besoins des propriétaires.

A l'ouest de la parcelle, le long de la cour Cherruau, une première dépendance agricole ayant autrefois la fonction de maison avec fournil est construite en moellons de grès apparents à chaînage d'angle en grès grossièrement taillé. Elle s'élève sur un rez-de-chaussée et un grenier marqué par la présence d'une lucarne jacobine. Sa façade principale conserve quelques ouvertures anciennes caractérisées par des chambranles en bois. A l'intérieur, on retrouve les traces du fournil. Sa toiture à deux longs pans est recouverte de tuiles plates.

En fond de parcelle, une seconde dépendance de plain-pied est également bâtie en moellons de grès apparents et couverte d'une toiture à deux longs pans en tuiles plates. Elle semble installée sur une sorte de mégalithe « miniature » qui, d'après un archéologue habitant dans le bourg, pourrait être contemporain du mégalithe situé à la sortie du bourg ou avoir été construit avec des fragments de celui-ci. Cette bâtisse est divisée en deux parties, une remise, caractérisée par sa porte charretière, à l'ouest et une pièce habitable avec une cheminée à l'est. Ses baies ont été en partie remaniées mais présentent encore des encadrements anciens en bois.

  • Murs
    • grès moellon crépi
    • calcaire moellon crépi
  • Toits
    tuile plate
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-œuvre : escalier en équerre en charpente
  • Techniques
    • peinture
  • Représentations
    • fleur de lys
  • Précision représentations

    Des fleurs de Lys rouge peintes sur le mur sud de la pièce de vie sont encore partiellement visible à deux emplacements.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Sites de protection
    abords d'un monument historique

Documents d'archives

  • Archives privées. Acte de donation-partage de M. et Mme Hervé à leurs enfants, Me Levasseur notaire à Torcé, 14 juin 1855.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 P 366/36. Matrice des propriétés bâties, 1882-1911.

Bibliographie

  • ASSOCIATION « CULTURE ET PATRIMOINE TORCEEN ». Torcé-en-Vallée : une commune chargée d'Histoire. Torcé-en-Vallée, Bulletin municipal, janvier 2021, n° 38.

  • PAYS DU PERCHE SARTHOIS. Laissez-vous conter Torcé-en-Vallée, septembre 2015.

Documents figurés

  • Cadastre napoléonien de Torcé-en-Vallée. B2 de Conhard. 1 : 1250. 1836. 1 plan : 1 : 1250. (Archives départementales de la Sarthe ; PC\366\008).

  • Rue principale de Torcé / J. Bouveret. Le Mans, début du XXe siècle. Carte postale. (Collection particulière).

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Dewancker Camille
Dewancker Camille

Chargée de mission inventaire du patrimoine du Pays du Perche Sarthois depuis le 26 avril 2021.

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