La maison figure sur le cadastre napoléonien de 1836. La façade, avec ses travées régulières de baies en arc segmentaire délardé, peut être datée de la 2e moitié du XVIIIe siècle. Certaines fermes de la charpente, bien que remontées, pourraient dater de la même période. Le bâtiment accolé au nord, très remanié, faisait à l'origine partie du même ensemble et abritait écuries et remises. L'histoire du bâtiment reste méconnue. Quand fut levé le cadastre napoléonien, il appartenait à un certain Jean Gazon, "fabriquant", et apparait sous le nom de "maison commune". Il pourrait peut-être s'agir, au vu de cette mention et de l'ampleur du bâtiment, d'un ancien immeuble de rapport. Dans la 2e moitié du XIXe siècle, les plans d'alignement indiquent que le bâtiment est devenu propriété de M. de Nicolaÿ, châtelain de Montfort.

La reconstruction d'une maison adossée, vraisemblablement dans le 3e quart du XIXe siècle, pourrait correspondre au remaniement de la charpente et à l'ajout de la corniche ; à la même époque, le percement de l'actuelle avenue de la Libération entraîne la démolition d'une maison mitoyenne et le remaniement du pignon. A partir de 1950, alors que le bâtiment est dit vétuste, la commune décide de l'acquérir pour y réunir les bureaux des régies financières, la perception et l'enregistrement, ainsi que les logements de fonction nécessaires. Un rapport suggère toutefois que la perception occupait déjà les lieux avant l'achat par la commune. Des travaux d'appropriation sont réalisés en 1953 sur les plans de l'architecte Raymond Baroin, puis de nouveaux bureaux sont aménagés en 1975. Les transformations ne portent pas préjudice à l'enveloppe du bâtiment, si ce n'est l'agrandissement d'une baie à gauche de la façade et sans doute la transformation de deux fenêtres en portes. La perception de Montfort est supprimée à la fin des années 1970 au profit de Connerré. Le bâtiment abrite aujourd'hui la bibliothèque municipale et les bureaux de l'Association de Soins Infirmiers à Domicile pour Personnes Agées (ASIDPA).