Dossier d’œuvre architecture IA53004423 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • enquête thématique départementale, rivière Mayenne
Maison de maître dite château, les Guitonnières
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mayenne - Saint-Berthevin
  • Commune Saint-Jean-sur-Mayenne
  • Lieu-dit la Guitonnière
  • Cadastre S.d. B3 9 10  ; 2021 B 497 734 738
  • Dénominations
    maison
  • Précision dénomination
    maison de maître
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, dépendance, écurie, remise, allée

L'abbé Angot trouve une mention ancienne et isolée de la Guitonnière dès 1370 : le domaine aurait été vendu à cette date par Aimery d'Anthenaise à Guillaume Lebourcier, de Laval. Avec plus de certitude, on retrouve la propriété à la fin de l'Ancien Régime aux mains de Gilles Le Bourdais, sieur de la Guitonnière, puis de son gendre Geoffroy Lévesque. Quelques Lévesque prendront d'ailleurs le titre "de la Guitonnière" au XVIIIe et au début du XVIIIe siècle, bien qu'aucun fief ne soit attesté. En 1746, un contrat est passé avec le couvreur Martin Deffay pour réparer les toitures en bardeaux des bâtiments de la métairie de la Guitonnière, comprenant maison de maître, étable aux brebis, toit aux porcs, pressoir et grange. Le dédoublement de la métairie en deux exploitations distinctes, aujourd'hui la Haute et la Basse Guitonnière, trouve peut-être son origine dans l'existence primitive d'une maison de maître (dont il ne reste aucun vestige visible) et d'un logement de fermier. Les deux métairies contigües sont visibles sur le plan cadastral napoléonien du début du XIXe siècle (1811 ?).

Au milieu du XIXe siècle, les Guitonnières appartiennent à Anselme Lévesque de la Bérangerie, médecin à Laval. En 1857, celui-ci échange avec Adrien-Louis Templer, lavallois résidant rue du Britais et issu d'une famille de marchands et négociants d'Evron, les métairies de la Haute et de la Basse Guitonnière contre celle de la Foucaudière, qu'il souhaite annexer à son château d'Orange construit en 1854. D'après les matrices cadastrales, Templer commence par faire construire une nouvelle maison de maître, dite château, sur un terrain vierge aux sud-est des bâtiments existants : la nouvelle demeure, probablement achevée dès 1858, est déclarée imposable en 1861. Par la suite, il procède à la reconstruction de la Basse Guitonnière selon un plan rationnalisé de ferme modèle ; les matrices cadastrales suggèrent, malgré une erreur manifeste de numéro de parcelle, que ces travaux auraient eu lieu en 1878 (enregistrement en 1879 et 1881).

La propriété passe ensuite à sa nièce Adrienne Templer, épouse de Joseph Alizon notaire à Nantes. En 1907, le domaine est racheté par la veuve Léon du Mans de Chalais, propriétaire du château voisin de la Girardière. D'après une carte postale ancienne, la demeure est alors une simple maison à trois travées, flanquée de deux petits pavillons en rez-de-chaussée. En 1927, les Guitonnières font l'objet d'un échange entre le marquis Henri du Mans de Chalais et François-Auguste Sevin, originaire de Villaines-la-Juhel. L'acte notarié précise que la maison de maître comprend au rez-de-chaussée un vestibule, un salon, une salle à manger, un bureau, un office et une cuisine ; à l'étage trois chambres et un cabinet de toilette ; dans le comble deux mansardes et un grenier. L'ensemble se voit alors coiffé de combles en faux pan-de-bois à toitures débordantes, dans le style régionaliste néo-normand. Alors que la façade postérieure conserve ses dispositions anciennes, la façade principale revêt des couleurs vives aujourd'hui très atténuées : enduit tyrolien jaune, faux colombages et embrasure des baies lie-de-vin.

La famille Sevin conserve la maison jusqu'en 2013 : la dernière propriétaire est Violette Sevin, épouse de François Weymuller (1909-2001), enseignant originaire des Vosges qui fit carrière dans les services d'information pendant les années 1940. Le domaine est morcelé à la fin du XXe siècle : en 1982 et 1993, les fermes et les terres de la Haute et de la Basse Guitonnière sont vendues aux fermiers. La maison de maître est conservée en l'état, à l'exception du remplacement des huisseries et de la transformation d'une fenêtre en porte au centre de la façade postérieure, dans les années 2000.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle, 2e quart 20e siècle
    • Secondaire : 1er quart 21e siècle

Précédée d'une prairie ceinturée d'une allée circulaire et d'une longue avenue bordée de marronniers, la maison de maître est orientée à l'ouest vers la rivière Mayenne. Postée au sommet d'un coteau, elle jouit d'un large panorama sur la vallée, mais ne bénéficie pas d'une vue sur la rivière, masquée par un rideau d'arbres. Les limites de la propriété se confondent avec la campagne environnante, par l'absence de mur de clôture.

La maison, d'un plan symétrique très simple, présente un corps central à trois travées et étage carré, flanqué de deux ailes plus basses en léger retrait, couvertes en appentis. Elle est construite en moellons enduits sur un solin en granite, et couverte de toitures débordantes en ardoise. La façade antérieure présente un enduit tyrolien en ciment teinté en jaune, tandis que les combles à surcroît possèdent un décor en ciment de faux pan-de-bois peints en teinte lie-de-vin, que l'on retrouve dans l'embrasure des ouvertures. La travée centrale est mise en valeur par une porte à deux vantaux et à imposte, couverte d'un auvent en bois, et par une lucarne couverte d'une demi-croupe. La façade postérieure conserve ses dispositions d'origine, avec une corniche moulurée ainsi que des encadrements de baies traités en alternance de brique et de pierre de taille calcaire. La maison, simple en profondeur, conserve ses boiseries et ses cheminées en marbre. Les pièces sont desservies par un vestibule central où prend place l'escalier en bois, d'un dessin sans fioriture.

Les bâtiments de service sont placés du côté nord de la cour. L'écurie-remise présente un avant-corps central en pignon couvert, des baies cintrées, des chaînages d'angles et des encadrements d'ouvertures en briques. L'ancien logement des employés de maison se trouve au niveau de l'ancien potager. Les deux fermes contigües sont accessibles depuis l'avenue principale : chacune possède un logement au fond d'une cour bordée de dépendances. Tandis que la Haute Guitonnière se caractérise par ses bâtiments anciens partiellement remaniés, la Basse Guitonnière est une ferme au plan rationnalisé presque symétrique, avec des ouvertures en arc segmentaire ou cintrées encadrées de briques.

  • Murs
    • pierre moellon enduit
    • ciment
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • appentis demi-croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours en charpente
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Mayenne ; 110 J 38. Contrat pour les travaux de rénovation des couvertures des bâtiments des Guitonnières, à Saint-Jean-sur-Mayenne, 1746.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 3 P 396, 397, 702, 1628. Matrices cadastrales, registres des augmentations et diminutions de construction de la commune de Saint-Jean-sur-Mayenne, XIXe-XXe siècles.

  • Archives départementales de la Mayenne ; 226 Q 322. Echange des métairies des Guittonnières et de la métairie de la Foucaudière, à Saint-Jean-sur-Mayenne, entre Anselme Lévesque de la Bérangerie et Adrien-Louis Templer, 1857.

  • Archives privées. Documents et actes notariés concernant l'histoire de la Guitonnière, à Saint-Jean-sur-Mayenne.

Bibliographie

  • ANGOT, Alphonse (abbé). Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Laval : Goupil, 1902.

Documents figurés

  • Collection de cartes postales anciennes des communes de la Mayenne. (Archives départementales de la Mayenne ; 5 Fi).

  • Plan cadastral napoléonien de Saint-Jean-sur-Mayenne, 1811 (?). (Archives départementales de la Mayenne ; 3 P 2817).

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Conseil départemental de la Mayenne
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
Barreau Pierrick
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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