Dossier collectif IA44005246 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, ligne ferroviaire Nantes-Châteaubriant
Les industries embranchées sur la ligne ferroviaire Nantes-Châteaubriant
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  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    ensemble industriel
  • Aires d'études
    Voie ferrée Nantes-Châteaubriant

La création de la ligne ferroviaire Nantes - Châteaubriant est défendue dans les années 1860-1870 par les industriels qui souhaitent exporter leur production au-delà de ce que la route permet. Pour beaucoup en effet, le chemin de fer est le préalable à tout développement économique. La demande d´une voie ferrée traversant le Castelbriantais est d'autant plus forte que la situation économique dans les années 1860 est sombre. Le pays de Châteaubriant a fondé l'essentiel de son activité industrielle sur la métallurgie. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, de nombreuses forges se sont développées grâce aux ressources en bois, minerai et eau. Depuis longtemps déjà, la concurrence et le faible coût des fontes et des fers obtenus par l´emploi de la houille ont réduit les profits de ces établissements utilisant uniquement le charbon de bois. Le traité de libre-échange signé en 1860 avec l'Angleterre assombrit encore plus leur avenir. Pour les industriels locaux, le seul moyen de combattre la concurrence anglaise est de pouvoir se fournir en combustible bon marché. Or, le Castelbriantais possède des gisements de charbon sur les sites de Languin (étudié) et Mouzeil, exploités depuis le XVIIIe siècle. Après 30 ans de batailles, la ligne est inaugurée le 23 décembre 1877. Avant de détailler les marchandises qui transitaient sur la ligne, il est important de relativiser le miracle économique tant espéré. Si certaines entreprises ont profité de l´arrivée du chemin de fer, d´autres en revanche ne connaissent pas la renaissance attendue. Ainsi, malgré une baisse du coût d´acheminement des matières premières, les hauts fourneaux de la Jahotière à Abbaretz (étudié) ou la Forge-Neuve et Gravotel à Moisdon-la-Rivière, restent éteints. Le matériel est trop vétuste et peu adapté aux nouvelles techniques pour redevenir concurrentiel. Autre exemple de non réouverture avec les mines de charbon de Languin à Nort-sur-Erdre (étudié). Malgré ces échecs, l´ouverture de la ligne permit de développer certains secteurs comme l´extraction du fer, la métallurgie, la construction mécanique et la production agricole. Outre Châteaubriant, les gares les plus importantes en ce domaine sont celles de Nort-sur-Erdre, Abbaretz et Issé. Ainsi, en 1909, les recettes liées aux marchandises s´élèvent à 150 810 francs pour Châteaubriant (ce qui la place au même rang que le gros pôle industriel de Couëron), 50 447 francs pour Nort-sur-Erdre, 41 518 pour Abbaretz et 29 023 pour Issé. Les trois pôles de transit pour les minerais de fer sont Châteaubriant, Abbaretz et Issé. La majorité du fer provient de Segré dans le Maine-et-Loire où quatre concessions importantes ont été instaurées par décrets dans les années 1874-1875 (Bois, Oudon, la Ferrière, les Aulnais). En 1881, elles se regroupent pour former la « Société des mines de fer de l´Anjou et des Forges de Saint-Nazaire ». Le fer est expédié par les lignes Sablé-Châteaubriant et Châteaubriant-Nantes jusqu'aux forges et fonderies de Nantes, Chantenay, Saint-Nazaire et Trignac. Localement, il existe quelques minières situées sur la commune d´Abbaretz au Houx, aux Nonneries, aux Placières et à la Duchetais (étudié). La mise en place de la ligne permit le développement à Nantes et Châteaubriant de deux quartiers industriels pour l´essentiel tournés vers la métallurgie et la construction mécanique. A Nantes, dans les années 1910-1920, un véritable secteur manufacturier (dossier collectif sur le quartier) se développe ainsi autour de la gare de Saint-Joseph avec la grande usine de construction de locomotives des Batignolles (étudié), l´usine Saunier-Duval (étudié), la Compagnie générale de machines agricoles puis la minoterie Saint-Joseph. A Châteaubriant, l´entreprise Huard, créée en 1863 et spécialisée dans la construction de matériel agricole, et notamment des célèbres charrues-brabant, s´installe en 1907 dans une nouvelle usine à proximité de la gare à laquelle elle est directement reliée. La fonderie Leroy, fondée au début des années 1930, est construite elle aussi en bordure de voie ferrée à l´est de la gare. Transite aussi sur la ligne la production agricole de la région : tourteaux de son, paille, foin, engrais. A Issé, la Nantes Butter and Refrigerating Company Limited, propriétaire de l´ancienne laiterie Jouzel (étudié), exporte des centaines de kilogrammes de beurre vers Paris et Londres. Dans les années 1950-1970, le trafic marchandises est surtout marqué par le convoi de produits agricoles et d'engrais comme les engrais Bernard à Nort-sur-Erdre ou ceux de l'usine Phospho-Guano à Issé (étudié). Devant la baisse de fréquentation, la ligne « voyageur » est arrêtée en 1980. En 1986, le marché des engrais est restructuré et la réception des wagons d´engrais à Issé est supprimée. A partir de 1994, seul le tronçon entre Nantes et La Chapelle-sur-Erdre est actif, utilisé par l'entreprise France Boisson. Le trafic marchandises entre Nantes et Châteaubriant s´arrête définitivement en 2008. A Châteaubriant, la dernière entreprise a utilisé les voies de la ligne Châteaubriant - Montoir-de-Bretagne est l´entreprise de construction et de réparation de wagons ARBF (étudié).

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle

Les industries s'implantaient le plus souvent à proximité d'une voie ferrée afin de pouvoir exporter leurs marchandises par le train. Elles demandaient à la Compagnie gestionnaire de la ligne soit un embranchement ferroviaire soit la construction d'un hangar ou dépôt. Ainsi, une vingtaine d'entreprises possédait un raccordement sur la ligne Nantes-Châteaubriant : - Gare de Doulon : 2 entreprises dont un entrepôt de pétrole embranché en 1924. - Gare de Saint-Joseph : 8 entreprises : la minoterie Moriceau, convertie par M. Bertin en usine d´aliments mélassés en 1923 ; l´entreprise de charpente métallique Saupin (1919), rachetée par la Société de galvanisation Ziegler en 1924 ; la Compagnie de construction de locomotives des Batignolles (1920) (étudié) ; la Compagnie générale électrique de Nancy, future entreprise Saunier Duval (1920) (étudié) ; la Compagnie générale de machines agricoles La France (1921), qui devient minoterie « La boulangerie moderne » en 1934 ; l´entreprise générale de fêtes Brelet, raccordée à la voie par l´embranchement de la société Ziegler ; la Compagnie industrielle des pétroles (1923). - Gare de La Chapelle-sur-Erdre : France Boisson jusqu'en 2008 - Gare d'Abbaretz : une voie Decauville relie les minières de fer (étudié) à la gare entre 1927 et les années 1935, un embranchement privé est accordé en 1920 à M. Frémont, entrepreneur de travaux publics. - Gare d'Issé : voie Decauville desservant les minières (étudié), la laiterie puis la tannerie (étudié) pendant l'entre-deux-guerres et l'usine d'engrais phospho-guano jusqu'en 1986 (étudié). - Gare de Châteaubriant : 3 usines embranchées : Huard, Fonderie Leroy et ARBF. Certaines entreprises établissaient directement sur les sites des gares des entrepôts de marchandises comme à Abbaretz avec le dépôt de la coopérative agricole de Nantes construit en 1938. Après la Seconde Guerre mondiale, les embranchements sont de plus en plus délaissés. Ainsi, la société Salpa (étudié) à Issé utilisé des camions-remorques porte-wagons jusqu'à la gare.

  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repérée 0
    • étudiées 15
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2013
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