Dossier d’œuvre architecture IA72058946 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Fonderie Léon Jacques puis Seine et Sarthe (vestiges), rue de la Fonderie
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Collection particulière

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Perche sarthois - La Ferté-Bernard
  • Commune Tuffé Val de la Chéronne
  • Adresse rue de la Fonderie
  • Cadastre 2019 AD 259, 451, 452
  • Dénominations
    fonderie
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, atelier de fabrication

Aucun bâtiment ne figure à cet emplacement sur le plan cadastral napoléonien de 1831. C’est en 1918 que Léon Jacques, directeur de la Fonderie moderne de la Briche à Saint-Denis près de Paris (rue de la Briche), obtient l’autorisation de décentraliser une partie de son activité pour la fabrication de guerre à Tuffé. L'usine s’installe sur des terres agricoles à proximité de la gare. L’activité démarre en octobre 1918. Un plan sommaire indique qu’à ses débuts, cette fonderie de seconde fusion ne compte que quelques constructions, alors en brique, charpente bois et couverture fibro-ciment : un bâtiment principal, incluant les ateliers de fonte et de moulage, un cubilot (four) à proximité, un petit magasin et des bureaux provisoires en bordure du chemin de Conchibois. Quelques habitations ouvrières sont également signalées sur un terrain voisin, derrière l’usine. Un deuxième cubilot semble être édifié peu après.

La fin de la Première guerre mondiale détourne la fonderie de son objet avant même le début de la production. L’activité se réoriente donc vers les biens de consommation courants et le matériel d’équipement pour le bâtiment et les travaux publics. On compte une quarantaine d’ouvriers vers 1925. En 1927, Léon Jacques déclare adjoindre à son usine une émaillerie avec un atelier d’application d’émail sur les métaux et un atelier de dérochage des métaux par l’acide, pour la fabrication "d’articles de ménage (cocottes, porte-savon, porte-fer, sous-plat etc.) et articles sanitaires, réservoirs de chasses, siphons etc.". Le développement de l’activité de la fonderie nécessite une main d’œuvre importante et la construction de logements : ce sont d’abord deux maisons mitoyennes dans les années 1920, puis au début des années 1930 l’immeuble dit "cité Jacques", comprenant douze logements, qui sortent de terre sur le site de la fonderie. L’usine s’agrandit avec la construction d’un magasin de modèle, d’une menuiserie, d’un château d’eau et d’un transformateur électrique.

Touchée par la crise des années 1930, la fonderie voit la démission de Léon Jacques de la tête de l’entreprise et le départ du directeur du site Richard Rofidal vers les émailleries de Sablé. L'entreprise change d’enseigne pour s’appeler "Seine et Sarthe", sous la direction générale d’Armand Lingelser qui confie le site de Tuffé à Charles Rémy. La Seconde guerre mondiale réduit l’activité et voit la mise au chômage d’une partie de la soixantaine d’ouvriers. Certains trouvent un emploi dans la fonderie d’aluminium Fernand Roux créée à proximité. Mais grâce à la Reconstruction, l’entreprise connaît un nouvel essor important. Le nombre de salariés augmente rapidement, si bien que dans les années 1950-1960, un lotissement et une cité de logements à loyers modérés voient le jour en périphérie du site industriel. On compte jusqu’à 180 ouvriers dans les années 1950, nombre qui diminue par la suite (le site est temporairement fermé en 1960). Afin de relancer et diversifier la production (cuisinières, appareils de chauffage au gaz), Armand Lingelser procède au rachat de l’équipement de la fonderie Saint-Nicolas de Rocroi (Ardennes) en 1962. Un bâtiment de tôlerie et de nouveaux bureaux sont ainsi annexés à l’usine en 1963-1964, puis un nouvel ensemble est construit pour le stockage, l’expédition et le montage.

L’entreprise connaît de plus en plus de difficultés dans l’écoulement de ses productions (diffusion du chauffage électrique) et doit faire face aux coûts d’importation des matières premières. Le climat social au sein de l’usine est tendu comme en témoigne le licenciement des 30 ouvriers mouleurs de suite à un mouvement de grève en 1964. Le choc pétrolier de 1973 entraîne la crise de l’industrie de fonderie et l’usine de Tuffé voit son activité progressivement réduite. Lorsqu’elle ferme définitivement fin août 1977, elle ne compte plus que 65 ouvriers dont 39 Tufféens. Le site est racheté par la municipalité en 1981 pour la création d’une zone industrielle communale : une partie des bâtiments est reprise par la fonderie Roux, devenue la société Alroc, l’autre voit l’implantation de l’usine parisienne Decotec qui fabrique meubles et accessoires de salle de bain. Les vieux hangars de la fonderie sont transformés et agrandis, tandis que les annexes, cité Jacques, château d’eau, transformateur etc. sont démolis.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle, 2e quart 20e siècle, 3e quart 20e siècle
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1918, daté par source

Les bâtiments subsistant de l'ancienne fonderie, vastes hangars en béton et fer, ont été intégrés à des constructions récentes.

  • Murs
    • béton
    • fer pan de fer
  • Toits
    matériau synthétique en couverture
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • État de conservation
    remanié, vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; 5 M 168. 1918-1928 : établissements insalubres, déclarations de la fonderie de Tuffé.

  • Archives municipales de Tuffé Val de la Chéronne ; 2 F 1. 1960-1976 : fonderie de Tuffé.

  • Archives municipales de Tuffé Val de la Chéronne ; 6 M 5. 1979-1981 : rachat de l’ancienne fonderie de Tuffé.

  • Archives municipales de Tuffé Val de la Chéronne ; 2 T 16-18. 1947-1970 : permis de construire à Tuffé.

Bibliographie

  • PAYS DU PERCHE SARTHOIS. Monument du Mois, Tuffé, 2007.

    p. 22-26
  • PAYS DU PERCHE SARTHOIS. Laissez-vous conter la fonderie de Tuffé (1918-1977), 2007.

Documents figurés

  • 1927 : croquis du plan de la fonderie Jacques de Tuffé. (Archives départementales de la Sarthe ; 5 M 168).

  • 1977 : plan de bornage de l'ancienne fonderie de Tuffé. (Archives municipales de Tuffé Val de la Chéronne ; 6 M 5).

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Barreau Pierrick
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Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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