Dossier d’œuvre architecture IA85002998 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Ferme dite la métairie de la Petite Bernegoue, 2 la Petite Bernegoue
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune Damvix
  • Lieu-dit la Petite Bernegoue
  • Adresse 2 la Petite Bernegoue
  • Cadastre 1835 A 54, 55, 56  ; 2022 AB 90
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, jardin, clôture, grange, étable, écurie, laiterie, resserre, toit à porcs, poulailler, buanderie

La métairie de la Petite Bernegoue a pu appartenir au XVIIe siècle à la famille Picoron, implantée dans la région de Maillezais. Geoffroy Picoron, marchand, bourgeois de La Rochelle, marié en 1657 à Fontenay-le-Comte avec Anne Brisseteau, est dit sieur de la "Brénégou". Il possède par ailleurs le domaine et le passage de la Pichonnière, à Maillé, achetés en 1680. Son père, Jean Picoron, époux d'Anne Chabirand, est sieur des Champs (sans doute la Maison des Champs, à Damvix). Le petit fief de la Bernegoue devait être réparti sur les paroisses de Maillé et Damvix, et il est possible que dans la seconde moitié du 17e siècle, il ait été partagé entre la Grande et la Petite Bernegoue, à l'occasion d'une vente.

Si la famille Picoron reste à la tête de la Grande Bernegoue jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, la Petite Bernegoue, elle, semble être passée dès la seconde moitié du XVIIe siècle à la famille Piet, famille de notables, marchands et magistrats de Niort. En 1662, Etienne Piet, probablement fils d'Etienne Piet (1604-1671), sieur de Chizon, marchand à Niort, et de Marie Doreil, se marie à Damvix avec François Mourier. Il semble qu'au début du XVIIIe siècle, la Petite Bernegoue appartenait à son probable neveu, Jean Piet (1671-1730), sieur de Grand Maison, procureur au siège royal à Niort, époux de Marguerite Bastard. C'est peut-être à lui que l'on doit le pigeonnier (voir dossier spécifique), probablement le plus ancien des bâtiments actuels, sans doute de la fin du XVIIe siècle ou du début du XVIIIe. Le pigeonnier n'est toutefois pas précisément mentionné sur la carte de la région par Claude Masse en 1720.

Le plan cadastral de 1835 l'indique en revanche, et le cadastre précise que l'essentiel de la propriété (parcelles 54 et 56, à l'est) appartient alors à Marie-Louis de Maubuée (1798-1873), demeurant à Niort, époux de Victoire de Savignac (la soeur de celle-ci, Noémie possède quant à elle la Maison des Champs). Victoire Savignac en a probablement hérité de son père, Pierre de Savignac (1742-1818), seigneur des Roches et du Vieux Fourneau. Epoux de Marie Louise d'Arclais, demeurant à Niort, il est le fils de Pierre Savignac et de Marie Piet, et donc petit-fils de Jean Piet et Marguerite Bastard, vus précédemment. Pierre de Savignac a émigré en 1794 (sa fille, Victoire est née à Londres en 1796) et est revenu à Niort pour y finir ses jours. Concernant la Petite Bernegoue, le plan cadastral de 1835 montre en tout cas le pigeonnier, un bâtiment le long de la route, un autre, plus imposant, à l'ouest. L'emplacement de la vaste grange-étable actuelle est alors vierge de construction.

La partie ouest du logis (parcelle 53) appartient en 1835 à Pierre Bourneau époux Robin. Selon le cadastre, elle est reconstruite en 1857-1858 pour Alexis Bourneau, avant un agrandissement en 1882 pour François Raphaël Prunier (qui possède aussi la demeure du Cloucq). Quant à la partie est de la propriété (parcelles 54 et 56), elle passe, après Noémie de Savignac, à son petit-neveu, Raoul Louveau de la Règle qui, selon le cadastre, fait construire la grange-étable en 1881.

En 1889, les deux parties de la propriété sont achetées par Alfred Lucas (1841-1907), éleveur, et son épouse Marie Micou (ils achèteront aussi en 1904 la Maison des Champs). La Petite Bernegoue passe en 1907 à leur fils, Edmond Lucas (1874-1918), époux de Marie Chaigneau, puis à son gendre, André Audouin (1908-1990), un temps maire de Damvix. La ferme sera rachetée en 1993 par Charles Julien et Annie Chaissac, avec un projet de préservation de la race bovine maraîchine. Le pigeonnier a été restauré en 1994.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle, 18e siècle, 4e quart 19e siècle

La ferme, toujours en activité, comprend plusieurs corps de bâtiments dont un logis et des dépendances importantes en nombre et en taille. Une cour s'étend au sud, avec un mur de clôture le long de la route, surmonté, vis-à-vis du logis, d'une grille et interrompu par une porte piétonne, avec piliers maçonnés. Un ancien clos de murs prend place au nord-ouest. Le logis, en retrait par rapport à la voie, se trouve à l'ouest des bâtiments. Derrière lui prenaient place une laiterie et un serre-bois, à l'état de vestiges. Au-delà, au nord, on observe une buanderie, avec ponne à lessive, et un toit à porcs.

Le logis comprend un étage. Sa façade présente trois travées d'ouvertures et cinq baies au rez-de-chaussée. Les appuis des baies sont saillants, et les pleins de travées sont appareillés. L'encadrement de la porte est mouluré. La façade est par ailleurs couronnée par une corniche et soulignée par un solin. L'intérieur s'organise, au rez-de-chaussée, en un couloir central qui dessert une pièce de chaque côté, puis une autre et une cuisine à l'arrière, et enfin une autre porte ouvrant sur l'arrière du logis. Dans la cuisine se trouvent une cheminée et un potager ou fourneau en pierre de taille. Au centre du rez-de-chaussée, un escalier en bois conduit à l'étage.

Du logis, on accède directement à la vaste grange-étable qui s'élève à l'est de l'ensemble. Celle-ci ouvre à l'est par une grande porte charretière à linteau en arc segmentaire, surmontée d'un oculus et encadrée de deux portes latérales formant chacune une travée avec une baie au-dessus. Le bâtiment présente un plan basilical, avec une nef centrale utilisée comme écurie à chevaux et abri du matériel, et deux bas-côtés séparés par des piliers carrés en pierre de taille, soutenant la charpente et la toiture en roseaux. Ces bas-côtés sont occupés par des étables, avec mangeoires en pierre, surmontées par des fenils côté nord, des logements d'ouvriers agricoles au sud.

Dans l'angle sud-est de la propriété, s'élève un pigeonnier. De plan carré, il est couvert d'un toit en pavillon et à égouts retroussés, en ardoise, sommé d'un épi en métal. Deux larmiers enserrent le bâtiment aux deux tiers de sa hauteur puis sous le débordement de toit. Deux paires de boulins en arc en plein cintre sont percés au-dessus du premier larmier, sur les côtés nord et sud, tandis qu'une baie en arc chanfreiné et en plein cintre est percée côté est. Au-dessus de celle-ci, une fenêtre passante réunit sous un fronton deux baies jumelées, également en arc en plein cintre. Trois amortissements ornent le fronton. A l'intérieur, le pigeonnier a conservé son échelle en bois qui donne accès aux boulins. Ceux-ci sont répartis en deux niveaux, séparés sur les quatre côtés par un larmier. Un autre larmier sépare les boulins d'un soubassement. Le premier niveau de boulins compte 12 rangs, le second 13. On dénombre ensuite entre 14 travées de boulins sur un côté, 15 sur deux autres, 16 sur le quatrième, soit un total précis de 1500 boulins.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Typologies
    Ferme à bâtiments séparés ; Grange-étable à façade en pignon ; 3/5
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée ; 3 P 873, 874, 875, 876, 878 et 3522. 1836-1950 : état de section et matrices des propriétés du cadastre de Damvix.

Bibliographie

  • MAILLAUD, Jean. Notes généalogiques.

    t. 1 ; t. 10, p. 107 ; t. 23, p. 45

Documents figurés

  • Plan cadastral de Damvix, 1835. (Archives départementales de la Vendée ; 3 P 78).

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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