Dossier d’œuvre architecture IA85002376 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Ferme dite la cabane de la Millenchère, actuellement maison
Œuvre recensée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune Vix
  • Lieu-dit Millenchère (la)
  • Cadastre 1836 G 792  ; 2019 OG 338
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, grange, étable, pigeonnier

La ferme ou cabane de la Millenchère a été créée lors du dessèchement des marais de Vix au milieu du 17 siècle. Lors du partage des marais desséchés entre les membres fondateurs de la Société des marais de Vix-Maillezais, en 1663, elle constitue une partie du carreau 75 (avec le Petit Thairé), attribuée à Gabriel de Beaumont-Pally, demeurant à Chantonnay, un des principaux membres de la Société. Comme tous ses biens, la cabane, qui ne porte pas encore le nom de Millenchère, est saisie à son encontre par ses créanciers.

Au début du 18e siècle, la cabane, qui apparaît sur la carte de la région par Claude Masse en 1720, appartient à Pierre Thomas, sieur de la Sicaudière, procureur du roi à Fontenay-le-Comte, marié à Simone Pichard. En 1748, elle est détenue par son neveu, François Courtinier, chevalier, seigneur de la Millenchère, époux de Marie-Madeleine Desprez, qui lui donne son nom. La cabane passe ensuite à son fils, François Courtinier de la Millanchère, mousquetaire du roi, époux de Marie-Anne-Françoise Gaborit de Tryé, puis au gendre de ce dernier, Marc-Joseph Jarno de Pont jarno, électeur de la noblesse de Poitou en 1789. La famille est malmenée par la Révolution : François-Thomas Courtinier, beau-frère de Pontjarno, dit "le chevalier de la Millenchère", émigré, fait partie de l'armée de Condé et meurt en 1795 ; Pont Jarno lui-même et son épouse, Marie-Anne-François Courtinier de la Millenchère, émigrent dès 1792 et leurs biens sont saisis et vendus comme biens nationaux. La cabane de la Millenchère, exploitée par le sieur Pageaud-Brouard, est ainsi estimée à 36 000 francs le 24 février 1798. Outre les terres, elle comprend une chambre basse, des loges servant d'écuries, un quaireu et un jardin.

Elle est rachetée peu après par Julien-Bonaventure Denfer du Fief (1764-1826), sous-lieutenant de la garde nationale de Fontenay-le-Comte, issu des anciens fermiers généraux de la seigneurie de Vix, et qui possédait déjà d'autres marais voisins. Peu avant sa mort, en 1826, il vend la Millenchère à plusieurs acheteurs, notamment à Catherine Couturier (1761-1831), veuve de Barnabé Giraud de la Chauvinière (1753-1824), ancien chirurgien à Fontenay-le-Comte, membre du Conseil général et officier municipal sous la Révolution. Au cadastre de 1836, la Millenchère appartient à son fils, Olympe Giraud (1796-1867), époux de Rosalie Habert, demeurant à Fontenay-le-Comte. Il fait reconstruire les bâtiments en 1860, selon le cadastre, leur donnant sans doute pour l'essentiel leur aspect actuel.

La Millenchère passe ensuite à son fils, Louis Alfred Giraud (1827-1880), chartiste, conseiller à la Cour d'appel d'Orléans, député monarchiste de la Vendée de 1871 à 1876. Sa propre fille et son gendre, Jules Henri Leshallier de Lisle (1841-1907) en héritent. En 1915, comme la plupart des cabanes de marais desséchés depuis le début du 19e siècle, la Millenchère est dispersée aux enchères. Les bâtiments sont achetés par Alfred Delafoy (1861-1941) époux de Marie-Thérèse Boeuf, cultivateur vizeron. Ils restent dans les mains de ses descendants jusqu'à la fin du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1860, daté par source

Les bâtiments de cette ancienne exploitation de marais desséchés sont situés à l'extrémité sud de celle-ci, auprès du canal de Vix et de la Grande levée de Vix qui facilitaient la communication avec l'extérieur. Une passerelle franchit d'ailleurs le canal pour relier les bâtiments à la digue. L'ancienne ferme est constituée d'un logis, à l'ouest, et de dépendances dans son prolongement à l'est. Parmi elles, une grande grange-étable a sa façade sur le mur pignon, caractéristique des dépendances liées à une importante activité d'élevage. La porte de la grange-étable est surmontée d'un pigeonnier. Le logis présente en façade trois travées d'ouvertures.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    rez-de-chaussée, étage en surcroît
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Typologies
    Ferme à bâtiments jointifs ; Grange à façade en pignon ; Cabane de marais desséchés ; 3
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Vendée, 3 E 63/64. 1825, 13 mars : vente de la cabane de la Millanchère par Julien Bonaventure Denfer du Fief à plusieurs dont Catherine Couturier veuve Giraud (mentionne l'acquisition comme bien national le 14 avril 1798) ; 1825, 30 juin : bail à ferme de la cabane de la Millanchère par Catherine Couturier veuve Giraud à Marie-Anne Mercier veuve Morin.

  • Archives départementales de la Vendée ; 62 J, archives de la Société des marais desséchés de Vix-Maillezais, liasse 1, pièce 5. Partage des marais de Maillezay et Vix, avec les procurations, eschanges et procez-verbaux, [19 octobre 1663-1er septembre 1664], Fontenay-le-Comte, chez Petit-Jean, 1664.

  • Archives départementales de la Vendée. 62 J, archives de la Société des marais desséchés de Vix-Maillezais, liasse 15, pièce 3. Vers 1780 : Etat des cabanes des marais de Vix, Maillé, Maillezais et Doix.

  • Archives départementales de la Vendée. 62 J, archives de la Société des marais desséchés de Vix-Maillezais, liasse 84, pièce 7. [Vers 1748, copie de 1890 :] Table générale de tous les quarreaux du marais de Vix et Maillezais, à qui chaque carreau est échu après les échanges et contre échanges faites, de combien chaque carreau est d'arpent, la page où il se trouve dans le procès-verbal de partage, et par qui chaque quarreau est actuellement possédé.

  • Archives départementales de la Vendée ; 3 P 3392 à 3401, 3725 (complétés par les registres conservés en mairie). 1837-1971 : état de section et matrices des propriétés du cadastre de Vix.

  • Archives départementales de la Vendée, 1 Q 191. 1798, 24 février (6 ventôse an 6) : procès-verbal d'estimation comme bien national de la cabane de la Millenchère, à Vix.

Documents figurés

  • 1720, 29 octobre : Carte du 46e quarré de la generalle des costes du Bas Poitou, païs d'Aunis, Saintonge et partie de la Basse Guienne..., par Claude Masse. (Service Historique de la Défense de Vincennes ; J10C 1293, pièce 17).

  • Plan cadastral de Vix, 1836. (Archives départementales de la Vendée ; 3 P 303).

  • 1664, octobre : Plan topographique des marais de Maillezay, Vix et adjacens avec les partages sur icelui dressé l'an 1664 au mois d'octobre, tiré sur l'original fait par le sieur de la Maisonneuve (document perdu, reproduit dans MORILLON, Claude. Hommes du XVIIe siècle au travail : la reconquête du Marais Poitevin, principalement dans la région de Vix, Maillé, Maillezais. Étude d’une société de dessèchement, mém. de maîtrise, histoire, dir. Jean Tarrade et Jacques Marcadé, Poitiers, 1970, Z-100 p.)

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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