• inventaire topographique, quartier Bas-Chantenay
Etablissements Joseph Paris, 5, 13 boulevard du Général-Koenig
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Collection particulière
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bas-Chantenay - Nantes
  • Commune Nantes
  • Adresse 5, 13 boulevard du Général-Koenig
  • Cadastre IW 2  ; IW 2
  • Précisions anciennement commune de Chantenay
  • Dénominations
    usine de construction métallique
  • Appellations
    Etablissements Joseph Paris

Joseph Paris, né à Chantenay en 1844, crée, en 1869, un atelier de serrurerie rue de la Juiverie, à Nantes : forges, grilles, portes, charpentes légères. Onze ans plus tard, il s'installe rue Fouré et il se spécialise dans la construction métallique, aidé de son fils aîné avec qui il s'associe bientôt sous la raison sociale de Jh. Paris et Fils. Vers 1900, l'entreprise déménage boulevard Vincent-Gâche et emploie 200 ouvriers. Son carnet de commandes est large : chantiers navals de la région, ouvrages d'art ferroviaires en France et dans les colonies. C'est en 1911 que l'entreprise s'installe sur un terrain de 5 000 m² situé à Chantenay, route de Roche-Maurice (actuel boulevard du Général-Koenig), pour un effectif de 500 ouvriers. L'activité se réduit pendant la guerre. En 1920, Jh. Paris et Fils devient une Société Anonyme et participe à l'effort de reconstruction en créant des ateliers de mécanique. La société produit elle-même les appareils de levage et de manutention destinés à sa production. En 1923, elle obtient une autorisation de construire boulevard Victor-Hugo (actuelle Île de Nantes) pour ses Ateliers de Constructions de l'Ouest (1 grande halle couverte en sheds ; 1 bâtiment de vestiaires et bureaux). L'entreprise emploie jusqu'à 1000 personnes ; les femmes sont souvent employées comme pontonnières (ou pontières) et à la comptabilité. Dans les années 1950 et 1960, les Établissements Joseph Paris réalisent pour le compte de la société belge SA Travaux métalliques de Boom (division Titan), deux grues encore en place à la Prairie au Duc, à Nantes : la grue jaune en 1959 commande passée par les Ateliers et Chantiers de Nantes (construction navale) et la grue grise en 1966, commande passée par la Chambre de Commerce et d´Industrie de Nantes. Cette dernière est classée Monument Historique en 2005 à titre d'objet mobilier. Pendant et à la suite de la direction de Jacques Paris (1972-1974), dernier directeur de l'entreprise représentant la famille Paris, la société emploie 740 personnes. Malgré les crises engendrant de nombreux licenciements marquant cette décennie (les effectifs de 534 personnes passant à 437 en 1977), le savoir-faire de la société est toujours, après 150 ans d'histoire nantaise, reconnu à travers le monde. Joseph Paris est, depuis le début des années 1990, une société du groupe Fayat, avec des productions d'appareils de levage, d'équipements offshore, d'ouvrages d'art, de constructions métalliques et travaux d'eau. Les réalisations récentes de la passerelle Victor Schoelcher, montée sur vérins et enjambant la Loire à Nantes, et les structures métalliques du Musée du quai Branly à Paris en témoignent.

Activité et organisation des métiers au sein de l'entreprise :

L'activité de construction métallique concerne à la fois l'étude et la réalisation des projets. À Nantes, l'entreprise a, par exemple, procédé à la reconstruction du pont de Pirmil, démoli par les Allemands en 1944, réalisé la structure de la salle omnisports de l'île Beaulieu (années 1970), celle du centre de tri postal de Nantes ou encore fabriqué des charpentes pour la Tour Bretagne. Elle honore de très nombreuses commandes de pylônes de radiotélévision et de téléphonie. En mécanique, son activité concerne des portiques et ponts roulants, notamment pour les Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire, dont des ponts roulants dits UNIBOX (procédé développé par Paris), des engins de levage (dont la grue-marteau, grue roulante de 5/13 tonnes, des Anciens Chantiers Dubigeon, construite en 1943), des ponts (pont de Recouvrance à Brest), des écluses et barrages, des slipways. Elle effectue aussi des travaux de rénovation et de maintenance de matériels et de structures. En 2012, le bureau d'études est composé d'ingénieurs et de techniciens ; il emploie également des responsables d'affaires, en tout une quarantaine de personnes. L'effectif de production atteint 80 ouvriers spécialisés en constructions métalliques et mécaniques. Dans les ateliers de 30 000 m2 disposant d'un embranchement ferroviaire, la capacité de manutention est de 80 tonnes, les possibilités de fraisage-alésage vont jusqu'à 8 mètres de long, celles de tournage jusqu'à 4,5 mètres. Une équipe de 25 personnes est dédiée aux interventions sur site (montage et maintenance), elle comprend 5 électrotechniciens de chantier. Le travail est réalisé en horaire dit "normal", occasionnellement en 2 ou 3/8.

Politique sociale de l'entreprise  :

La Mutualité, une revue bimestrielle destinée au personnel de Joseph Paris, éditée dans les années 1970, présente les commandes importantes et aborde des questions sociales à travers des outils mis en place, tels que la Mutuelle, caisse d'entraide créée en 1939, le Comité d'entreprise offrant des avantages au personnel et aux retraités, des associations sportives (tennis, football), une bibliothèque, des sorties pour les retraités de l'entreprise, un fonds social. Cette revue existe aujourd'hui sous le nom de Pariscoop.

  • Période(s)
    • Principale : 20e siècle

Dans le Bas-Chantenay, la logique d'implantation des bâtiments depuis les années 1910 correspond non seulement au développement de l'entreprise, mais aussi à son adaptation aux innovations technologiques. Les parcelles donnant accès au transport routier via la route de Roche-Maurice, au nord, et au transport ferroviaire avec un embranchement à la ligne Nantes-Saint-Nazaire, au sud, sur une surface atteignant par acquisitions successives 6 hectares, ont permis le développement de l'entreprise sur le même site depuis 100 ans.

Les halles :

Des bâtiments originels de l'entreprise ne subsistent en 2012 que des structures de halles comprises dans les nombreuses constructions successives destinées à la production. Contiguës et parallèles entre elles, les halles nord (débit, atelier mécanique, assemblage, mise en peinture) sont perpendiculaires à une grande halle dédiée à l'assemblage des pièces longeant la voie ferrée jusqu'aux limites du parcellaire au sud et à l'ouest. Il s'agit de structures métalliques couvertes à deux pans ou en sheds, à remplissage de façade en parpaings. Les petites halles, servant au débit des pièces, sont équipées de ponts ayant une capacité de levage de 10 tonnes. Les grandes halles, servant à l'assemblage, ont une capacité de levage allant de 10 à 25 tonnes. Un pont Unibox (rail incliné de 45° équipé de galets) permet de lever jusqu'à 50 tonnes. Un magasin général et un atelier de maintenance sont implantés en bordure de voie ferrée après les années 1970, tout comme deux ateliers de sablage, à l'ouest du site.

Les bâtiments de bureaux et d'administration :

La société Joseph Paris obtient, en 1921, l'autorisation de prolonger le bâtiment de bureaux et de direction édifié en 1913 sur la route de Roche-Maurice. Ce bâtiment existant, de 20 mètres de façade, est ainsi prolongé de 21,20 mètres. Le travail des encadrements et des chaînages d'angle, la couverture en croupe, le traitement symétrique de la façade portant en fronton le nom de l'établissement "Établissements Joseph Paris", témoigne d'un souci de l'entreprise de communiquer son image de marque. Ce bâtiment est détruit après 1983. Les bureaux et services administratifs sont transférés dans un bâtiment proche, ancienne conciergerie, récemment rénové.

Le "château" :

Cette maison, présente sur le cadastre de 1835, constitue l'aile sud de bâtiments qui formaient cour. Au milieu du XXe siècle, agrémentée d'un jardin, elle sert de demeure au directeur de Shell, entreprise qui s'est implantée à proximité. Les archives de Joseph Paris y sont transférées dans les années 1970, le bâtiment abritant alors le Service social et le Comité d'Entreprise. Au milieu des années 1970, un incendie détruit les structures de charpente, le bâtiment, ne bénéficiant pas de restauration, est rasé.

  • Murs
    • béton
    • parpaing de béton
  • Toits
    tôle ondulée, béton en couverture, verre en couverture
  • Couvertures
    • toit à deux pans
    • shed
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée

Bibliographie

  • Entretien avec G. Souzeau, ancien comptable, sécrétaire administratif et commercial de chez Paris, 2012.

  • Entretiens avec Joseph Lardière, technicien de bureau d'étude, et Guillaume Ducret, responsable de fabrication chez Joseph Paris, 2012.

  • ROCHCONGAR, Yves, MACHELON, Jean-Pierre. Capitaines d'industrie à Nantes au XIXème siècle, Préf. MeMo ; E+PI, 2003.

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012