• inventaire topographique, quartier Bas-Chantenay
Domaine des Oblates, 1 boulevard de Cardiff
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bas-Chantenay - Nantes
  • Commune Nantes
  • Adresse 13, 15 rue de la Brianderie , 13 rue Fontaine-des-Baronnies , 1 boulevard de Cardiff
  • Cadastre IL 3 6-329-975-976-977-980-981-983-987-988-994-995-1049-1052-1053-1054-1056-1057-1058-1059-1060-1061.
  • Précisions anciennement commune de Chantenay
  • Dénominations
    ensemble religieux
  • Genre
    de catholiques, d'hospitalières, de soeurs du Sacré-Coeur
  • Appellations
    Domaine des Oblates

Le domaine des Oblates est situé sur le coteau délimité à l'ouest par la rue Fontaine des Baronnies et au nord par la rue de la Brianderie. Il se retrouve en cœur d'îlot depuis les rues Gutenberg, au nord, et Tannerie, à l'est et longe le boulevard de Cardiff au sud. L'ensemble du domaine s'étend sur près de 4 hectares "de havre de paix et de verdure". À la limite de Nantes et Chantenay / Loire (la rue Fontaine-des-Barronnies en a marqué la frontière jusqu'en 1908, date de l'annexion de Chantenay à Nantes), le domaine regroupe deux anciennes propriétés : le Clos de la Hallée à l'ouest et la maison de la Baronnie des Frères Minimes à l'est.

De l'Ancien Régime, date des premières traces d'occupation sous forme d'un domaine, jusqu'à aujourd'hui les constructions ont beaucoup évolué même si la superficie et son organisation sont assez constantes.

Le clos de La Hallée, domaine de la Hallée (partie ouest) (de 1678 à 1822)

Sous l'Ancien Régime, le domaine baptisé la Hallée appartient au grand fief du Bois de la Musse. Ce fief érigé en baronnie puis en marquisat en 1651 comprend Chantenay, Saint-Herblain, Couëron et Saint-Etienne-de-Montluc. En 1678, le propriétaire du domaine est Messire François Bonnier, seigneur de la Chapelle, de Launay, de la Hautière, de Chézine, commandant pour le roi des villes et châteaux et pays de Guérande et du Croisic. Le domaine possède à l'époque « un clos de vigne rouge et blanc appelé les Hallées », coteaux, prés et jardins. Il demeurera en propriété familiale jusqu'en 1799, date à laquelle, Messieurs Louis, Antoine et Mathurin Crucy acquirent le domaine de la Hallée, composé d'une maison de bordier, jardins, terres et prés "borné à l'est par les terres dépendantes de la Baronnie (...) au midi par la nouvelle chaussée ou chemin qui conduit à Chantenay et au nord par le terrein appelé (sic) Pati Dugast ". De ce domaine face à la Loire, ils possèdent une vue imprenable sur leurs chantiers navals de la Piperie, situés en contrebas. Le domaine est baptisé le Gay-Lieu. Après le décès de M. Antoine Crucy, le plus jeune des trois frères, la propriété est adjugée le 23 avril 1817 à Auguste Ulric Pelloutier, "indienneur" et consul général et chevalier de l'Aigle Rouge de Prusse. A cette époque, la propriété s'étendait sur 19 632 m² et la maison était « composée d'un rez-de-chaussée, de 1er premier étage et grenier au-dessus ; ses façades sont revêtues en pierre de taille et granit et tuf, ornées de perrons, socles, plaintes, bandeaux et corniches. Le rez-de-chaussée comprend corridor, salle à manger et salon de compagnie, chambres à coucher, cabinets, cuisine et arrière-cuisine. Le premier étage est composé de cabinets, chambres à coucher et garde-robe, ses ménageries consistent en remises et greniers à foin, logement de jardinier, orangerie, caves, grenier, étables, le tout avec deux cours, pavillon, terrasses, jardin potager et verger et pièce d'eau." Le décès de Monsieur Pelloutier oblige à une nouvelle vente. François-Aimé Panneton, propriétaire de bâtisses et terrains, en contrebas, à la Grenouillère, acquiert l'ensemble en 1822.

La propriété de la Baronnie (partie est) (de 1678 à 1822)

En 1678, les frères Minimes, ordre monastique fondé par St-François de Paule au XVe siècle, affirment détenir "grand et petit logis, jardins, bourderies, petit pasti, appenti, clos de vigne blanche et rouge", dont les limites sont le clos de la Hallée, à l'ouest, d'une terre en friche en bord de Loire au sud et du "petit chemin qui descend du village vers la Loire" à l'est. Les religieux des Minimes vendent par adjudication en 1778 la maison et les dépendances de la Baronnie à Jacques Templé, qui transmet à son fils, J. Jacques Templé, marchand cordier. Les bâtiments connaissent une nouvelle vente en 1801 et sont acquis par M. et Mme D'Haveloose, juge suppléant au tribunal de première instance de Nantes. Puis, la propriété est à nouveau vendue en 1822 à M. François-Aimé Panneton, qui se voit ainsi propriétaire de l'ensemble du domaine (Hallée et Baronnie). La Hallée couvre alors 27 937 m² et la Baronnie, 29 730 m². Ces terres réunies forment un ensemble de plus de 5 hectares, où la dénomination de la Hallée va prédominer sur celle de la Baronnie. Seule la rue Fontaine des Baronnies conserve la mémoire de ce nom.

Du domaine de la Hallée au domaine des Oblates (de 1822 à 1886)

De 1822 à 1886, la famille Panneton est détentrice du domaine. Propriétaire de bâtisses et de terrains à la Grenouillère, ils font construire au sud est, sur un terrain servant de pâture, maison, porche et dépendances et un bâtiment en bordure du boulevard (aujourd'hui maison de l'apiculture). Ce dernier, construit en 1840, possède « 20 ouvertures » comme l'indiquent les matrices cadastrales, mais pas de mention d'usages. Il est à noter que le bâtiment présente de nombreuses similitudes avec les constructions de la Garenne Lemot à Clisson. Au milieu du XIXe siècle, le quartier de la Grenouillère est démoli en grande partie afin de permettre le passage de la voie de chemin de fer. En 1886, Berthe-Anaïs Panneton vend à des particuliers 3 800 m² de la partie sud-est du domaine, ce qui correspondrait à cet ilôt. L'autre partie du domaine est vendue la même année à la Société Civile des Services Hospitaliers gérée par les Sœurs Franciscaines Oblates.

Le domaine des sœurs franciscaines Oblates du Sacré-Cœur (de 1886 à aujourd'hui)

Mère Marie-Thérèse de la Croix (née Sophie-Victorine Gazeau de la Brandannière en 1829 à la Verrie en Vendée) fonde la congrégation des "Oblates du Sacré Cœur de Jésus" en 1875 ; elle est à l'initiative du projet d'un centre de soins à Chantenay en souhaitant que ses sœurs infirmières se consacrent aux plus pauvres. Le domaine prend le nom de Notre-Dame du Chêne. "L'endroit allie beauté et quiétude à une situation géographique idéale à qui souhaite s'occuper des malheureux : le développement industriel de Chantenay a en effet peuplé le quartier d'ouvriers mal payés et mal logés, physiquement vulnérables." Une vingtaine de religieuses et une dizaine d'orphelines s'installent le 1er mars 1887 dans les lieux. Des travaux de démolition et constructions s'étalent sur plusieurs décennies par étapes dans une grande unité architecturale d'inspiration néo-gothique. La première pierre de la chapelle Notre Dame du Chêne, conçue et dessinée par la fondatrice, est posée le 1er mai 1888 à l'est de la maison existante, l'ancien « Gay-Lieu » des Crucy, sur les terres de l'ex-Baronnie. La chapelle est bénie le 6 mai 1889. En 1894, le cimetière et le mausolée, où sont enterrées les Mères Supérieures, sont réalisés. Il est probable que des pierres du Gay-lieu soient réutilisées afin de construire le nouveau bâtiment central perpendiculaire, à l'ouest, de la chapelle. Du granit, extrait d'une carrière située dans l'enclos, est également utilisé pour les constructions. Un cadran solaire, autrefois sur la façade du Gay-Lieu, serait le seul vestige de la demeure des Crucy. Il sert désormais de piédestal à une statue de sainte Anne du parc. Entre 1924 et 1926, la Mère supérieure fait réaliser de nombreuses constructions au sein du domaine. Des dépendances à l'arrière du bâtiment central sont construites et des animaux d'élevage y prennent place : vaches, cochons, âne, lapins... Les animaux disposent d'une prairie rue Sylvain Roye, de l'autre côté de la place Jean Macé. Ils traversent souvent une partie de Chantenay. Des bâtiments centraux part vers le nord-est du parc, l'allée des Cèdres, parsemée de bancs en granit. Cette allée mène à la maison du jardinier, accolée à une bâtisse existante avec escalier maçonné extérieur. L'allée des "soupirs" relie le domaine vers les quais au sud-est. A leur arrivée, après leur trajet en train, les novices empruntent cette allée par un grand portail encadré de piles maçonnées. Le terme "soupir" fait référence aux sentiments de ces jeunes femmes : soulagement ou appréhension... La maison du prédicateur et sa serre sont édifiées à proximité de la chapelle. Durant cette période, les plans de la plupart de ces bâtiments sont dessinés par Joseph Bougoüin, architecte. Le parc est occupé par de vastes vergers, potagers et prairies. Un puits lié à une source permet d'arroser toutes ces plantations. Après bien des années de travaux, le vaste domaine des Oblates comprend : le grand bâtiment de la Communauté, une infirmerie, la chapelle Notre Dame du Chêne, les dépendances agricoles et étables, les maisons de l'aumônier, du jardinier et du prédicateur, le fruitier, le mausolée où reposent les mères supérieures et le cimetière. Des travaux sur le passage en souterrain du chemin de fer amputent la propriété de terrains au sud sur une longueur de 1191 mètres. En 1945, la maison mère est réquisitionnée par les allemands. Une peinture représentant le port de Nantes, sur le mur de la salle de prière, en témoigne. Les sœurs sont reléguées dans un pavillon du parc. En 1953, le foyer Saint-Benoît Labre est aménagé sur des terres au sud-ouest de la propriété à proximité de la voie ferrée et de la rue de la Tannerie. En 1975, les religieuses ouvrent un centre de soins qu'elles laisseront en 1984 à des infirmières laïques. Sœur Marie-Françoise Borgrave, supérieur générale de la Congrégation des sœurs Franciscaines, témoigne en 2012 de l'histoire du domaine et des soins infirmiers délivrés à la population, jusque dans les années 1980. Au début du XXIe siècle, des bâtiments, à l'entrée sud-est du domaine, sont vendus à la municipalité de Nantes qui laisse les locaux à la disposition de l'Association des Apiculteurs de la Loire Atlantique (UNAPLA). L'ensemble prend la dénomination de "Maison de l'Apiculture". En 2006, la gestion de la propriété est cédée à la Mutualité Retraite. Après des travaux de mise aux normes et d'agrandissement, une maison de retraite ouvre ses portes à 82 résidents. Les religieuses vivent désormais dans l'ancienne infirmerie au nord du bâtiment de la Communauté à proximité de l'entrée rue de la Brianderie. Le parc et le jardin sont acquis par la ville de Nantes en 2011 pour créer en 2013 le 100ème parc public de la ville.

Le domaine des Oblates comporte plusieurs bâtiments : maisons d'habitation, dépendances, cimetière et chapelles. L'ensemble est clos par un mur maçonné.

15 rue de la Brianderie (1)

L'entrée principale du domaine se trouve rue de la Brianderie avec, côté ouest, la maison qui abrite les fonctions administratives de secrétariat et de comptabilité. Le bâtiment possède un plan en U. Les ailes en retour sont à l'alignement sur l'espace public. Un muret de moellons, surmonté d'une grille métallique, prolonge cet alignement. Un portail encadré par des piles maçonnées est placé dans l'axe de la porte d'entrée surmontée d'une imposte vitrée fixe en plein cintre. Le bâtiment est composé d'un rez-de-chaussée, d'un étage et de combles sur trois travées de baies pour le corps principal et d'une travée de baie pour chaque aile en retour. Une couverture ardoisée à deux versants et croupes surplombe les façades. Une lucarne construite postérieurement vient souligner la travée centrale. La maçonnerie est enduite et peinte en gris pâle. Un soubassement avec des éléments de granit est encore visible sur une des ailes. Les encadrements des baies sont peints en blanc. Un cordon blanc rythme la façade à hauteur des appuis. Une corniche en pierre calcaire achève l'élévation. Un jardin paysagé agrémente l'arrière de la maison.

Infirmerie (2)

Face à l'entrée, ce bâtiment de plan rectangulaire est surmonté d'une couverture à deux versants ardoisés. Construit sur la pente, il présente, en façade sud, sur huit travées de baies, un rez-de-chaussée, un étage et des combles aménagés. En façade nord, la dénivellation se fait aussi sentir dans le sens est/ouest ; le rez-de-chaussée est perceptible par des soupiraux et une porte aménagée à l'extrémité ouest. Les pignons présentent des travées en saillie avec des baies. La maçonnerie est en moellons de pierres rejointoyés avec des encadrements de baies et des chaînes d'angle en granit. Ancienne infirmerie et lieu d'accueil des sans-abris, elle accueille aujourd'hui les religieuses.

Ancien bâtiment de la Communauté (3)

Ancienne maison d'accueil et d'habitation des religieuses, implantée à l'emplacement du Gay-Lieu des frères Crucy, la façade principale du bâtiment de la Communauté est tournée vers le sud, face à la Loire. Un jardin paysagé avec partie boisée en contrebas descend sur le coteau. Etablie sur la pente, la construction, avec un rez-de-chaussée, deux étages et des combles ardoisés, présente un niveau supplémentaire en façade sud. Un corps central de cinq travées de baies formant saillie, est surmonté d'un clocheton. Il est encadré, de part et d'autre, par six travées de baies surmontées de lucarnes. Côté est, une aile est accolée en retour vers le sud ; elle comporte cinq travées. Côté ouest, une aile, en retour vers le nord, est ajoutée, avec cinq travées également. La maçonnerie de la construction est en pierres issues du "Gay-Lieu" et d'une ancienne carrière de granit située en contrebas dans le domaine. Des extensions sont construites au début du XXIe siècle pour les besoins de la maison de retraite. Edifiées en béton avec des toitures terrasses végétalisées, l'ensemble forme un plan en H. La partie occidentale abrite le "Cantou" réservé aux personnes en secteur fermé. La partie orientale est réservée pour la salle à manger en rez-de-jardin et pour le personnel administratif dans les étages. Des ouvertures avec encadrements en bois percent ces volumes cubiques. Une galerie couverte est également construite le long de la façade sud du bâtiment, formant terrasse. Un escalier en bois monumental rampe sur rampe occupe le hall d'entrée.

Chapelle Notre Dame du Chêne (4)

A l'est du bâtiment de la Communauté, la chapelle est orientée vers le nord. Construite sur un plan basilical sans transept, elle est composée d'un chœur, d'une nef avec un voûtement en croisée d'ogives et de bas-côtés. Ces derniers et le narthex sont surmontés d'une galerie qui permet aux malades de l'infirmerie de venir assister aux offices. Un oculus avec vitrail orne le voûtement du chœur. Il représente un ange tenant un phylactère dans lequel est inscrit "Deus meus et omnia" (Mon Dieu et Mon Tout). Dans le second registre de ce cercle, des colonnes d'architecture sont représentées ainsi que des têtes d'anges. Des entrelacements de lettres S et T, et des fleurs sont figurés. Une seconde phrase est inscrite "Mihi autem absit gloriari nisi in cruce Domini nostri Jesu Christi Amen" (Pour moi à Dieu ne plaise que jamais je me glorifie, si ce n'est en la croix de Notre Seigneur Jésus Christ Amen). La maçonnerie est en moellons de granit avec des encadrements de baies et des chaînes d'angle en pierre calcaire. Une tourelle carrée avec campanile est édifiée à l'angle sud-ouest de la chapelle. Une statue surmonte le pignon sud de la chapelle ainsi qu'un ensemble de vitraux avec une rosace.

Ancienne maison du prédicateur et sa serre (5)

A proximité de la chapelle côté sud, ce bâtiment, de plan rectangulaire avec rez-de jardin et étage, est surmonté d'une couverture ardoisée à croupes. La maçonnerie est en moellons de pierres. Les encadrements des baies et les chaînes d'angles sont en pierre calcaire. La façade principale, rythmée par trois travées, est tournée vers le nord. Les chambres, avec cabinets de toilettes individuels, sont situées à l'étage. Un escalier de quelques degrés, placé dans la travée centrale, permet d'accéder à ce niveau. La façade sud est agrémentée d'une serre dont le volume se poursuit sous l'étage des chambres.

Maison du jardinier (6)

Au nord-est du domaine, ce bâtiment est accessible aussi par la rue Fontaine des Baronnies. De plan rectangulaire et surmonté d'une couverture à croupes ardoisées, il présente un rez-de-chaussée et un étage avec des combles ardoisés et trois travées de baies. Une lucarne à croupe débordante surmonte les façades nord et sud en travée centrale. Des cheminées en briques s'élèvent dans la continuité des pignons, elles sont encadrées par des lucarnes à croupe débordante sur le pignon ouest. La maison comporte au rez-de-chaussée une cuisine et deux chambres ; l'étage est occupé par quatre chambres. Cette maison du jardinier est édifiée postérieurement à une construction du XVIe siècle mitoyenne par le pignon et située à l'est. Cette bâtisse, avec un plan en L, présente une pente de toiture plus prononcée, des chevronnières maçonnées qui prolongent les pignons et un escalier de pierres extérieur qui mène à l'étage.

Parc, mausolée et cimetière (7)

Au sud du parc, un cimetière abrite les sépultures des religieuses du domaine. Une petite chapelle, où les mères supérieures reposent après leur décès, sert de mausolée. Deux escaliers se rejoignent sur le perron devant une porte surmontée de vitraux.

Fruitier (8)

A proximité du Mausolée dans le parc, ce bâtiment de plan carré enduit est recouvert d'une couverture ardoisée. Il ne comporte qu'une porte et une fenêtre en façade ouest.

Dépendances agricoles (9)

Les anciennes étables sont construites en limite mitoyenne nord-ouest du domaine. Ces dépendances sont composées de plusieurs volumes, surmontés d'une couverture ardoisée. Des murets viennent clore des espaces extérieurs pour les animaux. La maçonnerie est en moellons de pierres avec des linteaux en béton ou métal. L'ensemble est sur deux niveaux : rez-de-chaussée et combles. Une partie d'habitation avec cuisine est réservée au personnel de surveillance des animaux.

Ensemble d'édifices à cour commune anciennement maison d'habitation, Maison de l'Apiculture

Les bâtiments à cour commune, boulevard de Cardiff, datent de périodes différentes. Ils ont été rattachés au domaine des Oblates lorsque François Panneton rachète la propriété en 1822.

La maison au nord (10)

Cette construction au nord de la propriété semble dater du XVIIIe siècle. Placée en contrebas, elle est présente sur le cadastre de 1837. De plan rectangulaire régulier, elle est composée d'un rez-de-chaussée et d'un étage sur quatre travées. L'accès à cette maison se fait par une terrasse et des emmarchements. La maçonnerie en moellons de pierre est enduite. Deux portes, d'époques différentes, donnent accès à l'intérieur de la maison. Les baies remaniées possèdent des encadrements en granit ou en calcaire avec parfois des linteaux en bois. L'ensemble est surmonté d'une couverture à deux versants en tuiles avec deux souches de cheminée en briques à chaque extrémité. La maison de l'Apiculture y a installé ses bureaux administratifs.

Le porche et ses dépendances (11)

Ces bâtiments sont sans doute construits par François Panneton entre 1837 et 1869. Constituée d'un volume central en saillie formant porche traversant et de deux ailes attenantes, cette construction est conçue de façon à permettre le passage vers les terres du domaine au-dessus. Cette traversée est aujourd'hui close. Le porche, en saillie par rapport aux ailes, présente son pignon sur la cour. Deux murs gouttereaux terminés par des briques, soutiennent une charpente composée de poutraisons et de fermes de teinte rouge sang de bœuf. La couverture est à deux versants en tuiles. Une génoise de briques apparaît au sommet des murs. Un plancher rapporté constitue un niveau supplémentaire. Depuis le porche, deux portes avec encadrements en briques permettent l'accès aux ailes. Les élévations des ailes latérales sont rythmées par des piles encastrées de briques qui déterminent des travées ornées de petites baies étroites avec encadrements de briques. La couverture de tuiles à un versant sur la cour comporte un débord important soutenu par des jambes de force. Les locaux servent de stockage.

Le bâtiment en bordure du boulevard (12)

Bâti en 1840, sur un terrain servant de pâture, l'édifice fait partie d'un îlot de maisons du quartier de la Grenouillère. Depuis la construction du boulevard maritime dans les années 1940, le bâtiment paraît enterré à hauteur des occuli. De plan rectangulaire régulier, la construction est composée d'un rez-de-chaussée et deux étages sur trois travées sous une couverture en fibro-ciment. En raison du dénivelé, le dernier étage correspond au niveau de la cour, côté nord. La façade sud et le pignon, côté est, présentent trois niveaux. Enduit au ciment, le pignon ouest est aveugle. Un escalier en pierre le borde. La maçonnerie est en moellons de pierres dont le rejointoiement a quasiment disparu. Les chaînes d'angle ainsi que les encadrements des baies sont en pierre calcaire avec bossage saillant. Un cordon de pierre calcaire sépare les niveaux. Les baies sont de taille et de facture différentes. Au rez-de-chaussée, les encadrements de pierre calcaire sont en plein-cintre en partie murés. Le premier niveau présente des oculi de calcaire. Au second niveau, les encadrements des baies rectangulaires sont cimentés. La baie du pignon est possède encore un encadrement en pierre calcaire. Trois petites baies en briques sont groupées au sommet de ce pignon. Côté cour, les encadrements des baies en plein cintre sont en pierre calcaire à bossage saillant. Des portes, en partie murées, sont transformées en fenêtres. Le dernier niveau sur cour est occupé par la maison de l'Apiculture ; des installations pour l'extraction du miel sont à disposition pour les adhérents. Murés, les autres niveaux sont inaccessibles. L'ensemble de ces édifices appartient aujourd'hui à la Ville de Nantes qui laisse les locaux à la disposition de l'Association des Apiculteurs de la Loire Atlantique (UNAPLA) et se dénomme la Maison de l'Apiculture.

  • Murs
    • pierre
    • enduit
    • maçonnerie
  • Toits
    tuile, ciment en couverture, ardoise
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à deux pans
    • croupe
  • Jardins
    groupe d'arbres, massif de fleurs, pelouse, planche de jardin
  • Typologies
    propriété 19e avec parc
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public
    propriété d'une société privée
    propriété de la commune

Le domaine des Oblates constitue un site remarquable par son emplacement, son ampleur et la qualité des espaces naturels et bâtis. Très visible depuis le boulevard, la maison de l'apiculture reste l'un des rares témoignages du quartier de la Grenouillère. Le porche présente un caractère campagnard et méditérranéen. L'ensemble des oblates, la maison, située au 15 rue de la Brianderie, et la maison de l'apiculture, boulevard de Cardiff, sont inscrits sur la liste du patrimoine nantais du plan local d'urbanisme.

Bibliographie

  • BERNARD, Georges. Visite de Chantenay, in Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Inférieure. Nantes, 1953, tome 92, éditions Nantes Manoir de la Touche.

    p. 161-165
  • ORCEAU, R. Terres et Seigneuries, Châteaux et Manoirs dans le vieux Chantenay, in Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Inférieure. Nantes, 1958, tome 97, éditions Nantes Manoir de la Touche.

    p. 17-38
  • PIGEON, Nicole. Petite histoire du couvent des Sœurs Oblates, Fiche Nantes Renaissance.

  • WASTER, Pascale. Les Oblates de Chantenay, depuis 1887 au service des plus démunis, in Nantes au quotidien. Nantes, Magazine d'informations municipales, novembre 2008.

    p. 29-31
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
Articulation des dossiers