L'histoire de cette demeure, aujourd'hui le Bas-Chainais (Chesnais, Chainay), mais sur le plan cadastral napoléonien de 1837 le Haut-Chainais, reste peu documentée. Elle dépendait de la seigneurie voisine des Mortiers, vassale de celle de Torcé. Les documents concernant cette seigneurie, conservés dans le chartrier de Lassay, mentionnent au XVIIe siècle, époque où le fief des Mortiers était scindé en deux, la seigneurie des Mortiers "alias le Chesnay" : faut-il en déduire que l'une des moitiés était alors rattachée à la demeure du Chainais ? L'édifice peut être vraisemblablement daté du XVIe siècle, par sa porte en arc brisé et sa demi-croisée à accolade (remaniée). La tour d'escalier est une adjonction postérieure car elle masque en partie une ancienne porte : elle pourrait dater du XVIe voire du XVIIe siècle.

La maison était divisée en trois logements au début du XIXe siècle, d'où le remaniement de la partie droite de la façade et le percement de nouvelles ouvertures à l'avant comme à l'arrière, probablement à la fin du XVIIIe siècle ou au début du XIXe siècle. La plupart des baies ont été de nouveau remaniées (linteaux notamment) dans le 4e quart du XXe siècle, tandis que des lucarnes ont été aménagées pour éclairer le comble. Plus difficilement datable, la grange-étable est antérieure au cadastre napoléonien et date vraisemblablement du XVIIe ou du XVIIIe siècle. L'abbé Angot précise que le lieu fut le théâtre d'un combat le 29 juillet 1799, entre les Chouans de Mérille, dit Beauregard, et la troupe républicaine dont le commandant fut grièvement blessé.