Dossier d’œuvre architecture IA72058843 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Château, 29 Grande-Rue
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Perche sarthois - Savigné-l'Evêque
  • Commune Montfort-le-Gesnois
  • Adresse 29 Grande-Rue
  • Cadastre 1836 C1 136  ; 2019 206 AC 15, 18-19, 50-51
  • Précisions anciennement commune de Montfort-le-Rotrou
  • Dénominations
    château
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    communs, écurie, remise, pavillon, glacière, orangerie, ferme, parc, mur de clôture, portail, lavoir, étang, bassin, pont

Le château de Montfort, dont l'histoire mouvementée compte de nombreux changements de familles, destructions et reconstructions, a connu plusieurs visages bien différents (voir annexe). On doit au comte Aymard-Tanneguy-Raymond de Nicolaÿ, au début du XIXe siècle, la réédification entière du château, alors sans doute en assez mauvais état. Seules les murs de soutènement de l'esplanade, construits ou reconstruits entre 1775 et 1778, sont conservés. Tous les bâtiments sont rasés à partir de 1820 et remplacées, entre 1822 et 1834, par une grande villa à l'italienne de style palladien. Achille Leclère, architecte parisien, en dessine les plans. Son biographe, Adolphe Lance, écrit en 1854 que le château de Montfort, "édifié tout en pierre et avec le plus grand soin, est une des meilleures productions de Leclère". Les travaux sont suivis par M. Renard, régisseur pour le compte des Nicolaÿ. L'édifice, de plan carré, s'organise autour d'une rotonde surmontée d'une colonnade et d'une coupole en verre. Le toit de pente très faible est masqué par une forte corniche et une balustrade.

Avec la reconstruction du château, c'est tout l'environnement du bourg qui se trouve remodelé. De nouveaux communs sont réédifiés dans la basse-cour (en vertu d'un alignement sur la Grande rue donné en 1822), faisant l'objet d'une plainte du maire de Montfort pour empiètement sur la petite place du marché aux chanvres, plainte déboutée par le conseil de préfecture. Dans les années 1830, des parterres fleuris et un parc à l'anglaise sont aménagés et une entrée monumentale avec deux pavillons symétriques est réalisée du côté de Pont-de-Gennes. En 1844, un terrain est concédé sur la place Notre-Dame pour la construction d'une voûte souterraine conduisant du château à l'église. La galerie couverte actuelle sera édifiée suite à la reconstruction de l'église, achevée en 1858.

Après avoir fait embellir le parc à la fin des années 1860, Christian de Nicolaÿ fait agrandir le château pour lui donner son aspect actuel. L'architecte Eugène Landron est chargé de remédier aux problèmes d'infiltrations de la terrasse et d'agrandir l'édifice notamment pour loger la nombreuse domesticité. Ainsi, des pavillons d'angles et deux avant-corps sont créés, un niveau supplémentaire est construit, de hautes toitures en ardoise remplacent le toit-terrasse, de nouveaux décors d'encadrement sont ajoutés aux ouvertures (garde-corps à balustres, frontons). La villa palladienne se trouve donc entièrement chemisée dans un imposant château de style Second Empire. Les travaux, réalisés en 1871-1872, sont enregistrés dans les matrices cadastrales en 1875. Entre temps, le château est occupé par des officiers allemands en 1870. Le domaine reste propriété de la famille Nicolaÿ jusqu'à nos jours.

Dominant le bourg de sa silhouette blanche et noire, imposante et compacte, le château est assis sur un promontoire, probablement l'ancienne motte castrale, enserrée dans des murs de soutènement. Du côté du parc, le fossé est franchi par un pont encadré par deux petits pavillons enserrant le portail d'accès à la cour d'honneur.

De plan presque carré, le château s'organise autour d'une rotonde surmontée d'une colonnade, d'une voûte à caissons et d'une coupole en verre donnant un éclairage zénithal, selon le plan voulu en 1820. L'aspect extérieur a été quant à lui entièrement transformé en 1871. L'édifice, à deux étages carrés et un étage de comble et surmonté de hautes toitures brisées, compte sept travées sur chaque façade. Il est cantonné de quatre pavillons d'angle carrés plus ou moins saillants par rapport aux façades. Chacun de ces pavillons, plus hauts que le corps du bâtiment, compte une à deux travées sur chaque face. La façade principale, sur la cour d'honneur au nord-est, présente en son centre un imposant pavillon qui domine le reste du château de sa haute toiture coiffée d'une crêtre faîtière : à trois travées, il est précédé d'un large perron et percé au rez-de-chaussée de trois grandes portes en plein cintre à agrafes sculptées. A l'opposé, côté panorama au sud-ouest, la façade est mise en relief par un avant-corps à trois pans, également précédé d'un perron et percé de grandes portes en plein cintre.

Les façades sont rythmées par des décors sculptés d'une grande sobriété, chaînages d'angles harpés en bossages, solin, bandeau, corniches à modillons. La plupart des ouvertures, pourvues d'un encadrement mouluré, sont surmontées d'un larmier ou d'un fronton triangulaire, parfois d'une agrafe et de volutes. D'une manière générale, les décors sont plus riches et élaborés à mesure que l'on s'élève dans les étages. Les portes-fenêtres du premier étage présentent des garde-corps à balustres et parfois un petit balcon. Au deuxième étage, les fenêtres sont carrées et parfois ornées d'agrafes, de visages sculptés ou de volutes. Les lucarnes de l'étage de comble présentent les décors les plus élaborés, avec pilastres, agrafes sculptées, frontons triangulaires ou en arc segmentaire interrompus par un visage sculpté. Plusieurs oeils-de-boeuf en zinc sont également visibles.

En contrebas du château se trouvent trois grands bâtiments de communs (écuries et remises) disposés selon un plan symétrique autour d'une cour pavée, et ce malgré l'espace restreint entre le promontoire et les maisons du bourg. Ils sont ornés de solins formés d'un assemblage de petites pierres de différentes teintes, de bandeaux et de chaînages d'angles harpés à bossages. Les arcs en plein cintre des ouvertures sont en brique. Un ancien portail à piliers aujourd'hui condamné apparaît à droite du bâtiment central. Celui à gauche a été refait. Un lavoir se trouverait à l'arrière du bâtiment à gauche de la cour. Le vaste parc et la ferme dite des Vallées complètent l'ensemble.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
    • grès moellon enduit
  • Toits
    ardoise, verre en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés croupe brisée
    • toit en pavillon
    • toit polygonal
    • verrière dôme circulaire
  • Jardins
    pelouse, rocaille de jardin, bosquet, massif d'arbres
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • ornement figuré, tête d'homme, tête de femme
    • ornement architectural, agrafe, pilastre, fronton, balustre
    • ornement animal, lévrier
    • ornement géométrique, volute
  • Précision représentations

    Façades du châteaux ornées de décors architecturaux tels qu'agrafes, pilastres, frontons, balustres, et linteaux de baies ornés parfois de volutes ou de visages humains.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; 122 AC 15. 1808-1833 : transactions entre la commune de Montfort-le-Rotrou et M. de Nicolaÿ.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 135 AC 13. 1819 : procès du champ de foire de Pont-de-Gennes.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 7 F 90. Papiers de Lestang, compilés par Menjot d'Elbenne, communes de Montfort-le-Rotrou et Pont-de-Gennes.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 18 J 574 et 762. Collection Paul Cordonnier, commune de Montfort-le-Rotrou.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 O 207/9. 1844 : concession de terrain pour la construction d'une voûte entre le château et l'église de Montfort-le-Rotrou.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 O 1171. 1818-1924 : voirie urbaine, commune de Montfort-le-Rotrou.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 1 Mi 1343 (R 146). 1800-1873 : délibérations du conseil municipal de Montfort-le-Rotrou.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 1 Mi 1343 (R 155). 1790-1889 : délibérations du conseil municipal de Pont-de-Gennes.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 3 P 2083 P 208. Matrices cadastrales, registres des augmentations et diminutions de construction de Montfort-le-Rotrou.

  • Archives diocésaines du Mans ; boîtes 1031 et 1032. Papiers concernant la paroisse de Montfort-le-Rotrou.

  • Archives municipales de Montfort-le-Gesnois ; 1 O 2. 1812-1906 : voirie de Montfort-le-Rotrou.

  • DRAC des Pays de la Loire. Documentation CRMH : château de Montfort-le-Gesnois.

  • Archives diocésaines ; boîtes 1031-1032. 1877 : dessin du parc du château de Montfort-le-Rotrou signé Jousset.

Bibliographie

  • AMALFITANO, Franck. Nobles et titrés de la Sarthe de 1789 à la "République des Ducs", enracinement d'une aristocratie provinciale et parisienne. Thèse, université du Mans, 2010.

    p. 378, 390, 410, 428-431, 617, 695, 736, 739
  • CHARLES, R. Abbé, MENJOT D'ELBENNE, Samuel. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Vincent du Mans (ordre de saint Benoît), publié et annoté. Mamers : imprimerie Fleury, 1886-1913.

    p. 106-108, 138-141
  • CHARLES, Robert. FROGER, Louis. L'invasion anglaise dans le Maine de 1417 à 1428. Mamers : G. Fleury et A. Dangin, 1889.

    p. 12
  • DEBUISSER, J.-P. Histoire de Pont-de-Gennes, Montfort-le-Rotrou, Saussay (avant 1789). Pont-de-Gennes : 1981.

    p. 11-13, 23, 56, 88, 91
  • Le patrimoine des communes de la Sarthe. Paris : Flohic éditions, 2000. 2 vol.

    p. 1204
  • LANCE, Adolphe. Notice sur la vie et les travaux de M. Achille Leclère, architecte, membre de l'Institut. Paris : librairie d'architecture de B. Bance, 1854.

    p. 11
  • LEMESLE, Bruno. La société aristocratique dans le Haut-Maine (XIe-XIIe siècles). Rennes : Presses universitaires, 1999.

    p. 122, 135-145.
  • NICOLAY de, Jean. Montfort à travers mille ans d'histoire. Mesnil-sur-l'Estrée : Imprimerie Nouvelle Firmin Didot, 2008.

    p. 45, 95-96, 119, 157-169, 187-191, 227-229, 233-235
  • NICOLAY de, Christian. En feuilletant les archives familiales. Paris : 1986.

    p. 186-190, 195
  • PESCHE, Julien-Rémy. Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, t. 1, 1829. Réédition Paris : Lorisse, 1999.

    p. 154-159
  • ROQUE (DE LA), Gilles-André. Histoire de la maison de Harcourt. Paris : 1662.

  • ROUX, Henri. Fermes-modèles, recueil de constructions rurales et communales. Bance : Paris, 1844.

    p. 8-10
  • SEYDOUX, Philippe. Châteaux et manoirs du Maine. Paris : Éditions de la Morande, 1988.

    p. 78

Périodiques

  • BARET, René. "Le château de Montfort-le-Rotrou". La Vie Mancelle et Sarthoise, t. 228, avril 1984.

    p. 35
  • COLLETTE, Florence. Louis-Sulpice Varé (1803-1883), un paysagiste français du XIXe siècle à redécouvrir. Polia : revue de l'art des jardins, t. 3, 2005.

    p. 5-30
  • CORDONNIER, Paul. "Le marquisat de Montfort". Revue Historique et Archéologique du Maine, t. 49, 1969.

    p. 46-49
  • FROGER, Louis. La paroisse de Montfort-le-Rotrou. La Province du Maine, 1913.

    p. 5-38, 84, 93-94
  • LEDRU, Ambroise. "Michel Procope Couteaux, seigneur de Montfort-le-Rotrou au XVIIIe siècle". La Province du Maine, t. 14, 1906.

    p. 138-139
  • LEROUX-HUGON, Philippe. "Eugène Landron, l'architecte des châtelains". Maine Découvertes, t. 86, automne 2015.

    p. 16-17
  • MENJOT-D'ELBENNE, Samuel. "Essai sur la Fronde dans le Maine. Le siège du Mans en 1652". Revue Historique et Archéologique du Maine, t. 9, 1881.

    p. 98-100

Documents figurés

  • 1695 : dessin du château de Montfort-le-Gesnois, collection Roger de Gaignières. (Bibliothèque Nationale de France, cabinet des estampes, collection Gaignière).

  • Cartes postales anciennes, commune de Montfort-le-Gesnois. (Archives départementales de la Sarthe ; 2 Fi).

  • XIXe siècle : dessins et gravures du bourg, de l'église et du château de Montfort-le-Rotrou. (Archives départementales de la Sarthe ; 18 J 762).

  • 1836 : plans cadastraux napoléoniens de Montfort-le-Rotrou et Pont-de-Gennes. (Archives départementales de la Sarthe ; PC\208 et 244).

  • Collection Goisedieu de cartes postales et de photographies anciennes, commune de Montfort-le-Gesnois. (Collection particulière).

Annexes

  • L'histoire de la seigneurie et les différents visages du château de Montfort.
  • Une description sommaire de l'intérieur du château de Montfort-le-Gesnois.
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Barreau Pierrick
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Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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