Dossier d’œuvre architecture IA72058832 | Réalisé par
Barreau Pierrick (Contributeur)
Barreau Pierrick

Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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  • inventaire topographique, Bourgs et petites cités du Perche sarthois
Champ de foire, puis stade, rue du Champ-de-Foire
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays du Perche sarthois - Savigné-l'Evêque
  • Commune Montfort-le-Gesnois
  • Adresse rue du Champ-de-Foire
  • Cadastre 1836 B3 727  ; 2019 AC 88, 100
  • Précisions anciennement commune de Pont-de-Gennes
  • Dénominations
    champ de foire
  • Destinations
    stade
  • Parties constituantes non étudiées
    clôture

La création du champ de foire de Pont-de-Gennes est à imputer aux seigneurs de Montfort qui en retiraient sans doute d'importants bénéfices. Toutefois, la date d'aménagement de cette vaste esplanade, pas plus que celle de création des foires de Pont-de-Gennes ne sont connues. Le champ de foire semble postérieur à 1406, date d'un aveu du seigneur de Montfort qui n'y fait pas référence. Il est néanmoins mentionné dès le début du XVIIe siècle et figure sur le cadastre napoléonien de 1836, entouré de quelques rares maisons. On peut imaginer qu'il fut probablement aménagé au XVe ou au XVIe siècle, peut-être à cause de la saturation des très fréquentées foires de Montfort pour lesquelles l'espace disponible était très restreint et l'accès peu commode.

Pont-de-Gennes possède alors deux foires aux porcs annuelles, celle de Saint-André (le 30 novembre) et celle de Sainte-Luce (le 13 décembre). Un document de 1786, devant faire la propagande de Pont-de-Gennes pour la création d'un marché, mentionne également une ancienne halle que la commune se propose de reconstruire à neuf : "on y voit une halle, ce qui prouve que le marché y tenoit autrefois". Toutefois, l'existence de ce bâtiment et la réalité de ce marché n'ont pu être recoupées par aucun autre document, ce qui laisse penser à un argument fallacieux. Le transfert du marché tant convoité de Montfort sur le territoire de Pont-de-Gennes ne sera jamais réalisé malgré les efforts de la municipalité.

A la Révolution, les habitants de Pont-de-Gennes s'approprient le champ de foire considéré comme un espace public, au détriment du seigneur de Montfort M. de Murat qui ne se manifeste pas. Les droits d'étalage lors des foires sont désormais perçus par le maire au nom de la commune. La place est nivelée et des peupliers y sont plantés pour en faire une promenade ombragée. Il est également question d'un arbre au centre, probablement l'arbre de la Liberté planté à la Révolution. En 1818, après quatre années de tractations, le gendre de M. de Murat, M. de Nicolaÿ, obtient du conseil de préfecture la restitution de cet espace qu'il nomme "son pâtis". L'année suivante, la commune fait casser cette décision par le conseil d'État, arguant que depuis un temps immémorial, les habitants "ont pris du sable et du gravier sur la place publique appelée le champ de foire, qu'ils y ont déposé leurs farines, battu leurs grains, fait sécher leurs chanvres". Le champ de foire demeure ainsi communal et en 1835, on procède au bornage de ses limites avec les propriétés de M. de Nicolaÿ qui fait alors aménager l'avenue de son château. On peut se demander, au vu de l'îlot de maisons qui en ampute une partie sur le cadastre de 1836 et encore aujourd'hui, si on n'avait pas commencé à le lotir. Si c'est le cas, le mouvement fut interrompu et l'urbanisation se fit ensuite tout autour au cours du XIXe siècle.

Le poids des foires de Pont-de-Gennes augmente tout au long du XIXe siècle à mesure que celles de Montfort déclinent. La commune obtient ainsi en 1845 l'allongement de ses deux foires à deux journées consécutives, puis la création en 1868 d'une troisième foire réclamée depuis trente ans : la foire dite de Saint-Gilles (le jeudi puis le lundi après le premier dimanche de septembre), remplacée dès 1906 par celle de Saint-Rémi (le 1er jeudi d'octobre). En 1881 est créé un marché aux porcs hebdomadaire, le dimanche matin, la commune engraissant chaque année 500 à 600 porcs : ce sera un échec. "La place du champ de foire, par sa situation exceptionnelle, [était] appellée à rendre de grands services aux transactions commerciales", aux dires du conseil municipal dans les années 1900. Pourtant, le déclin s'amorce dès le début du XXe siècle. Le projet de création d'une quatrième foire, la foire de Saint-Marc (le troisième jeudi de mai), ne sera pas réalisé. La commune autorise d'entreposer du bois sur le champ de foire (ce sera le cas de la scierie Guérin) ou d'y laisser pacager les animaux moyennant une redevance. A une date inconnue, les deux rangées d'arbres qui le ceinturent sont abattues. Après la Seconde guerre mondiale, le champ de foire sert de stade. On y construit des vestiaires et tribunes en 1977, démolis en 1999.

En 1922, après de nombreuses tergiversations, la municipalité est contrainte à faire édifier son monument aux morts sur le champ de foire et non dans le cimetière. L'entrepreneur retenu pour les travaux est Félix Simonetti, cimentier à Connerré. Un nouveau monument s'y est subsitué en 1981, construit par la société Corbion sur un projet des architectes Bernard Ducellier et Alain Prebay.

  • Période(s)
    • Principale : 15e siècle, 16e siècle

Placé entre l'ancien bourg de Pont-de-Gennes et le domaine du château de Montfort, le champ de foire est aujourd'hui une vaste esplanade enherbée approximativement carrée, d'environ 105 m de côté. Elle est bordée d'un tissu assez lâche de bâtiments du XIXe siècle, témoignant de son urbanisation tardive, parmi lesquels l'ancienne mairie-école de garçons de Pont-de-Gennes.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Sarthe ; 135 AC 13. 1819 : procès du champ de foire de Pont-de-Gennes.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 135 AC 101. 1835-1836 : bornage du champ de foire de Pont-de-Gennes.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 8 M 115. 1844-1909 : foires et marchés de Pont-de-Gennes.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 1 Mi 1343 (R 155). 1790-1889 : délibérations du conseil municipal de Pont-de-Gennes.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 O 242/7. 1920-1922 : monument aux morts de Pont-de-Gennes.

  • Archives départementales de la Sarthe ; 2 O 242/8. 1916-1926 : champ de foire de Pont-de-Gennes.

  • Archives municipales de Montfort-le-Gesnois ; 1 D 1 à 7 (2 et 3 manquants). 1889-1986 : délibérations du conseil municipal de Pont-de-Gennes.

  • Archives municipales de Montfort-le-Gesnois ; 5 M 1. 1920-1981 : monument aux morts de Pont-de-Gennes.

  • Archives municipales de Montfort-le-Gesnois ; 5 M 6. 1976-1999 : stade du champ de foire de Pont-de-Gennes.

  • Archives municipales de Montfort-le-Gesnois ; 4 N 1. 1880-1907 : droits de place et d'étalage sur le champ de foire de Pont-de-Gennes.

Bibliographie

  • DEBUISSER, J.-P. Histoire de Pont-de-Gennes, Montfort-le-Rotrou, Saussay (avant 1789). Pont-de-Gennes : 1981.

    p. 29

Périodiques

  • ROBVEILLE, Alphonse, FROGER, Louis. "La communauté d'habitants de Pont-de-Gennes". La Province du Maine, 1908.

    p. 312

Documents figurés

  • 1836 : plans cadastraux napoléoniens de Montfort-le-Rotrou et Pont-de-Gennes. (Archives départementales de la Sarthe ; PC\208 et 244).

  • Collection Goisedieu de cartes postales et de photographies anciennes, commune de Montfort-le-Gesnois. (Collection particulière).

Annexes

  • Foires et marchés à Montfort-le-Rotrou et Pont-de-Gennes.
  • La rivalité de Montfort-le-Rotrou et Pont-de-Gennes pour le statut de chef-lieu de canton et de pôle commercial, en 1790.
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Pays du Perche sarthois
Barreau Pierrick
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Chercheur auprès du Pays du Perche sarthois jusqu'en octobre 2020. Depuis novembre 2020, chercheur auprès du Conseil départemental de la Mayenne.

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