Dossier d’œuvre architecture IA85002745 | Réalisé par
Suire Yannis (Contributeur)
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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  • inventaire topographique, Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
Canal du Nouveau Béjou
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
  • (c) Conseil départemental de la Vendée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin
  • Commune Damvix
  • Lieu-dit Marais de la Béquetterie
  • Cadastre 1835 E  ; 2021 AN, ZA

Le creusement d'un canal de dérivation de la Sèvre Niortaise entre Damvix et Maillé fait partie du grand programme d'aménagement du bassin de la Sèvre présenté par l'ingénieur en chef Mesnager en 1815-1820. L'objectif est d'éviter le long contour du fleuve par les Loges, la Barbée et l'Ouillette, ainsi que l'ancien bras de la Sèvre appelée rivière du Béjou ou du Vieux Béjou. Le point d'arrivée du canal est choisi au lieu-dit Bazoin, là où la Sèvre est rejointe par le Vieux Béjou et, bientôt, par le canal du Mignon, et où elle oblique ensuite vers l'ouest. Le 25 mars 1826, Mesnager présente un projet plus précis de redressement de la rivière de Béjou. Le projet, modifié le 10 octobre 1830, prévoit aussi, outre le curage du port de Marans, l'élargissement de la Sèvre en amont de Marans, et le creusement du canal de Pomère, la construction d'un barrage mobile à la tête de la dérivation du Béjou, entre le bourg de Damvix et les Loges, avec un éclusier logé sur place. Ce barrage permettrait de freiner l'inondation en hiver et, au contraire, de retenir l'eau en été, en attendant la mise en place des autres ouvrages de redressement et d'évacuation compris dans le programme Mesnager. Le barrage sera placé de façon à pouvoir être réutilisé si l'on souhaitait creuser un nouveau canal en ligne droite entre Damvix et Bazoin.

Si l'idée du barrage est finalement abandonnée, la réalisation du canal est confirmée par l'ordonnance royale de 1833 sur l'aménagement du bassin de la Sèvre Niortaise. Son creusement est confié aux syndicats des marais mouillés de la Vendée et des Deux-Sèvres, avec l'assistance des services des Ponts et Chaussées. Un devis pour l'ouverture du canal est présenté le 25 août 1833, soit le lendemain même de l'adoption de l'ordonnance. Il est prévu un ouvrage de 2320 mètres de long, en ligne droite, 2,91 mètres de profondeur, 18,74 mètres de large "en gueule" (c'est-à-dire au sommet) et 10 au plafond (c'est-à-dire au fond). Les terres seront rejetées sur chaque rive, jusqu'à 32,80 mètres de l'axe du lit du nouveau canal. Le 23 mars 1835, la commission du Syndicat des marais mouillés de la Vendée se déplace à Damvix pour traiter avec les propriétaires des terrains concernés afin de déterminer la largeur du canal, des chemins de halage et des deux bandes de terrains nécessaires de part et d'autre pour rejeter la terre lors du creusement mais aussi des futures opérations d'entretien du canal.

Une première adjudication, le 15 août 1835, est infructueuse. L'opération est réitérée le 31 janvier 1836 mais la seule candidature reçue, celle de l'entrepreneur Pillias (chargé depuis 1835 de construire le barrage à la tête du canal), est rejetée. On décide alors de diviser le canal en cinq portions ou tâches, de 60 à 200 mètres de long chacune, et de les attribuer individuellement. Les adjudicataires, chefs d'équipes, sont Jacques Guilloteau, de Taugon, François Guinot, d'Auzay, François Boutheiller, de Maillezais, et Jean Grelier, de la Porte de l'Île (Saint-Pierre-le-Vieux). Les travaux sont en cours à l'été 1836 et donnent lieu à une abondante correspondante entre ingénieurs, autorités et riverains à propos de l'approvisionnement des matériaux, des conditions météorologiques, et des équipes d'ouvriers qui travaillent sous les ordres de leurs tâcherons. Le chantier prend du retard et est encore en cours au printemps et à l'été 1837. Le 30 avril, on décide finalement d'attribuer l'achèvement du canal à deux entrepreneurs, Alexandre Ledoux, des Loges de Damvix, et Eugène Guillot, de Fontaines. L'impatience est telle que les batardeaux, et le canal avec eux, sont ouverts en septembre 1837, avant même l'achèvement du barrage construit à la tête de l'ouvrage. Mais en août 1838, il faut refermer le canal pour terminer le barrage, d'où des réclamations des riverains : le printemps et l'été ayant été très pluvieux, il faut pouvoir évacuer l'eau au plus vite. On réclame aussi un approfondissement du canal sitôt achevé, ses dimensions ayant été réduites au strict nécessaire par souci d'économie.

Les abords du canal sont améliorés dans les décennies suivantes, avec notamment la construction, dans les années 1860-1870, de véritables passerelles de halage qui permettent de franchir plus aisément les conches et biefs que le canal est venu interrompre et qui se jettent désormais dans son cours, en particulier la conche de la Béquetterie.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1836, daté par source

Le canal du Nouveau Béjou est un des canaux de redressement de la Sèvre Niortaise creusés dans les années 1830-1840 pour faciliter l'évacuation de l'eau dans les marais mouillés. Observant une parfaite ligne droite, sur 2,3 kilomètres, il prend naissance en aval du bourg de Damvix, près des Loges, et aboutit au site d'écluses de Bazoin. Là, ses eaux traversent un barrage avant de se jeter dans la Sèvre Niortaise.

  • Murs
    • terre
  • Couvrements
  • Statut de la propriété
    propriété d'une association, Propriété de l'Union des Marais mouillés.

Documents d'archives

  • Archives départementales des Deux-Sèvres. 3 S 26. 1826-1831 : projet de creusement du canal de Pomère et de construction d'un barrage mobile à la tête amont de la rivière de Béjou.

  • Archives départementales des Deux-Sèvres ; 3 S 348. 1836-1838 : ouverture du canal du Nouveau Béjou.

  • Archives départementales des Deux-Sèvres ; 3 S 906. 1825-1858 : ouverture du canal du Nouveau Béjou et de la rigole de Bourneau, à Damvix et Maillé.

  • Archives départementales des Deux-Sèvres ; 3 S 912. 1863-1876 : construction et aménagement de ports, de lavoirs, de passerelles et curage de canaux à Damvix.

Documents figurés

  • 1818, 30 septembre : carte itinéraire de la Sèvre Niortaise pour l'intelligence du projet général qui a pour but le perfectionnement de la navigation, la conservation des marais desséchés et le dessèchement des marais mouillés, par l'ingénieur en chef des Ponts et chaussées François-Philippe Mesnager. (Archives départementales des Deux-Sèvres ; 3 S 17).

  • Projet d’un barrage mobile à construire au travers de la rivière de Béjou, à son entrée, sous le bourg de Dampvix, par l'ingénieur Mesnager, 1826. (Archives départementales des Deux-Sèvres, 3 S 26/2 et 3).

    Archives départementales des Deux-Sèvres, Niort : 3 S 26/2 et 3
  • Plan cadastral de Damvix, 1835. (Archives départementales de la Vendée ; 3 P 78).

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Région Pays de la Loire - Inventaire général
(c) Conseil départemental de la Vendée
Suire Yannis
Suire Yannis

Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017.

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