• inventaire topographique, quartier Bas-Chantenay
Avenue, escaliers et promontoire de Lusançay
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Pays de la Loire - Inventaire général

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bas-Chantenay - Nantes
  • Commune Nantes
  • Adresse avenue de Lusançay , rue de la Poignée , rue Joseph-Cholet
  • Dénominations
    escalier, mur de soutènement, édicule non identifié
  • Appellations
    Escaliers et promontoire de Lusançay

L'avenue, le promontoire et l'escalier de Lusançay tiennent leur nom de l'ancienne propriété de Pierre Carré de Lusançay (1766-1853), navigateur, militaire et maire-adjoint de Nantes.

1450-1853 : La propriété de Lusançay

Un premier manoir est mentionné dans les années 1450. Domaine de moyenne justice, il est rattaché à la grande justice du Château de la Musse. Il sert de prison pendant la Terreur. Au sud de cette propriété, des remises, des écuries, une terrasse et une chapelle dédiée à la Vierge sont construites. Les navires arrivant à Nantes saluent sainte Marie d'un coup de canon. Une tour d'observation, dite tour Lusançay, est située à flanc de coteau, et un souterrain construit dans les années 1770 aurait permis de gagner le manoir de la Hautière, encore en place. Au nord de la propriété, un étang sert de réservoir. Au cours de la première moitié du XIXe siècle, le manoir et la chapelle sont en partie détruits à la suite d'un incendie. Les dernières traces du manoir (tour et chapelle) seront rasés en 1910.

1853-1905 : Le partage des terres et la création du lotissement de Lusançay

À la mort de Pierre Carré de Lusançay en 1853, les terres sont partagées et les biens dispersés. La Ville de Nantes achète une partie des carrières de Misery et le manoir de la Hautière (cf. dossier) . Sur les terres de la propriété, un promoteur réalise un lotissement privé avec des voies de communication interne : l'artère principale (future avenue de Lusançay) est délimitée au nord par une grille et au sud par l'ancienne terrasse au château, offrant une vue sur la Loire ; les cinq autres entrées au lotissement sont fermées par des portes. L'étang est commun à tous les acquéreurs. La maison située au n°11 pourrait dater de cette époque (cf. dossier) . En 1856, l'avenue réputée pour ses plantations de magnolias est appelée avenue de Lusançay. Dans les mêmes années, un escalier est construit entre la rue de la Poignée et la rue Joseph Cholet. Mais peu praticable, il est reconstruit au cours des années 1860-1870 et entre en service en 1872. Il permet aux ouvriers habitants rue de la Poignée de rejoindre les usines sur les quais (cf. dossier : immeuble 8 à 14bis rue de la Poignée).

1905-1932 : La municipalisation des voies

Les voies de communication privées de l'enclos de Lusançay sont utilisées quotidiennement par les habitants du quartier Sainte-Anne. Entre 1894 et 1904, devant la multiplication des actes de vandalisme pour accéder aux voies, les propriétaires n'ont de cesse de demander l'annexion de l'avenue de Lusançay à la voirie municipale. Leur demande est satisfaite en mai 1905. Mais l'avenue de Lusançay et la rue de la Poignée ne sont raccordées entre elles par un escalier qu'en 1920, date à laquelle le directeur des Brasseries de la Meuse fait construire des maisons ouvrières, ainsi qu'une crèche, dans la rue de la Poignée (cf. dossier) . Le square Maurice Schwob est aménagé sur une partie du parc de Lusançay au début des années 1930 (cf. dossier) . En 1932, Monsieur Beaulieu, propriétaire d'une partie du domaine de Lusançay, demande la possibilité de créer un lotissement sur les terrains vacants. Sa parcelle est partagée en sept lots. L'absence de cahier des charges entraîne une diversité dans la construction des maisons : la maison située au n°10 avenue de Lusançay est le témoin de ce lotissement (cf. dossier) .

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle
    • Principale : 3e quart 19e siècle
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1847, daté par source
    • 1920, daté par travaux historiques

Le promontoire de Lusançay est situé au sud de l'avenue du même nom, à l'emplacement de l'ancienne terrasse du château transformée par la suite en rond-point paysagé dans le lotissement privé de la fin du XIXe siècle. Il offre une vue panoramique exceptionnelle sur la carrière Misery, les quais, Nantes, la Loire et la rive sud. Les escaliers de Lusançay sont composés de deux parties bien distinctes. Un premier emmarchement d'une dizaine de marches en granit relie l'avenue de Lusançay à la rue pavée de la Poignée. Des mains courantes métalliques sont fixées sur les murs maçonnés qui s'ouvrent en éventail. Entre la rue de la Poignée et la rue Joseph Cholet, l'escalier est construit dans une maçonnerie appareillée de granit avec une alternance de paliers et d'emmarchements d'une dizaine de degrés. Des portes murées sont présentes dans le mur côté est qui présente des traces de rehaussement. Ces ouvertures correspondent aux accès des remises et des hangars du XVIIIe siècle. Le sommet du mur se termine en bâtière. Une main courante métallique est fixée le long de ce mur. Des luminaires ponctuent les paliers. Le côté ouest de l'escalier est bordé d'un muret qui permet la vision du paysage alentour. Les pierres qui le surmontent sont posées sur chant. Les dernières volées de cet escalier se retournent à angle droit et se "plaquent" contre le massif rocheux. La maçonnerie qui les supporte est constituée d'un opus incertum de granit et forme une arcade. Le massif rocheux est visible au fond de l'arche. La tête de mur semble avoir été remaniée sur cette portion et un garde-corps métallique forme rambarde. Ce type de maçonnerie (opus incertum, tête de mur avec pierres sur chant) est observé aussi sur les murets qui bordent les anciennes voies ferrées à proximité. On peut émettre l'hypothèse que le mur ouest de l'escalier et l'arcade inférieure qui soutient les dernières volées ont été remaniés au milieu du XIXe siècle en même temps que les travaux de la ligne de chemin de fer.

  • Murs
    • pierre
    • maçonnerie
  • Escaliers
    • escalier isolé
  • Typologies
    escalier d'usage
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Les escaliers de Lusançay et le promontoire racontent les remaniements du XIXe siècle : où comment la grande propriété historique est urbanisée et les relations de ce lotissement avec le port. Le mur de granit accompagnant l'escalier qui permet de descendre vers la Loire est inscrit sur la liste du patrimoine nantais du plan local d'urbanisme.

Bibliographie

  • PINSON, Daniel. L'Indépendance Confisquée d'une Ville Ouvrière, 1982. Editions arts-cultures-loisirs.

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012